L'ambitieux projet des autorités de Sebta de rendre l'accès à l'enclave, via Bab Sebta, automatisé devrait mettre fin aux entrées frauduleuses des Algériens, et privera les Tétouanais dépourvus de visa ou de titre de séjour d'accéder à l'enclave. Le passage frontalier de Bab Sebta se modernise. C'est du moins l'ambition que porte le projet de la délégation du gouvernement central à Sebta. Dans trois mois, l'accès à l'enclave se fera à travers un système automatisé, d'après les déclarations de la déléguée du gouvernement, Salvadora Mateos. Selon la représentante de l'administration centrale à Sebta, le fameux projet de frontière intelligente entrera en service à la frontière de Bab Sebta, Tarajal du côté espagnol. À travers cette mesure, les autorités de Sebta veulent exercer davantage de contrôle au niveau des entrées des personnes et des véhicules en provenance du royaume. Seuls les visiteurs munis d'un visa ou d'un titre de séjour pourront désormais accéder à l'enclave. Selon la délégation du gouvernement, les nouvelles procédures «ne portent aucunement atteinte au caractère exceptionnel de l'Accord de Schengen», permettant aux riverains tétouanais d'accéder à l'enclave sans visa, carte de séjour ou permis de travail. Toutefois, estime la délégation de Sebta, cet accord de bon voisinage n'empêche pas les douaniers et agents espagnols de réclamer davantage de documents à toute personne désireuse d'accéder au préside. Cela signifie que cette restriction sera maintenue tout le long de l'implémentation de ce nouveau système dit «intelligent». Interpellée sur l'impact de cette mesure sur le commerce transfrontalier, la représentante de Madrid à Sebta a minimisé les retombées de ladite décision sur cette activité. Mateos a estimé que le commerce du transport de fardeaux ne disparaîtra pas, il serait même appelée à se renforcer. Outre le recensement des personnes se rendant quotidiennement à l'enclave, le nouveau système devrait mettre fin à l'infiltration des migrants irréguliers, principalement des Algériens traversant la frontière en présentant des passeports marocains, a précisé l'administration sebtie. Les nouveaux agencements à Bab Sebta réduiront aussi le nombre d'abandons des mineurs marocains par leurs parents grâce au contrôle plus strict des entrées et sorties des visiteurs. De même, la mise à niveau de la frontière apporte une bonne nouvelle aux employées marocaines dans les foyers sebtis. À cet effet, la haute autorité sebtie a exhorté les employeurs à régulariser la situation de ces travailleuses informelles. La délégation s'est dite prête à assouplir les procédures administratives et à délivrer, exceptionnellement, des permis de travail d'une validité de deux ans. D'après les statistiques, seules 1.314 employées marocaines de maison sont inscrites à la sécurité sociale espagnole. La plupart de ces déclarations ont été réalisées durant les deux dernières années suite à l'entrée en vigueur d'une loi régissant cette activité. Selon les données fournies par la société de développement de Sebta, environ 20.000 Marocains accèdent quotidiennement à la ville, dont 8.500 qui ont une activité ayant un impact sur l'économie du préside. Cependant, la majorité de ces travailleurs exercent dans la clandestinité.