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De la participation citoyenne à la revendication citoyenne
Publié dans Les ECO le 30 - 04 - 2019

Au Maroc, la participation citoyenne, comme prédisposition constitutionnelle pour l'implication des citoyens aux affaires publiques, est intimement liée à l'adhésion de la population et des jeunes au projet sociétal tracé aux travers des différents articles de la Constitution de 2011. La démocratie participative passe essentiellement par la contribution des jeunes aux instances politiques et celles de gouvernance. Toutefois, il s'agit parallèlement de territorialiser les référents de la participation en rapport avec le paradigme de la citoyenneté intégrant le développement humain durable et concerté, la bonne gouvernance, la responsabilité, la solidarité, le volontariat, le bénévolat, la citoyenneté … La question induite peut être énoncée comme suit : compte tenu des mécanismes institutionnels favorisant l'intégration des jeunes dans le processus de prise de décision collective, comment aménager l'articulation entre la représentation politique et la participation des citoyens ? Pour répondre à cette question, il sera procédé d'abord à une analyse des positionnements des acteurs de la participation citoyenne, ensuite il sera question de la description de la nature des espaces de dialogue comme cadre d'apprentissage de la démocratie. Le positionnement des citoyens par rapport à l'acte de participation au Maroc est confronté au phénomène du désengagement des jeunes ; le défi étant partant de re-politiser cette tranche de la population. Si la Constitution ne mentionne pas nommément les jeunes dans la trajectoire de la participation citoyenne, les faits réels et objectifs indiquent que le processus de la participation citoyenne ne peut avoir lieu de manière adéquate et viable que par l'adhésion des jeunes à la vie politique. Les quelques indicateurs qui permettent d'estimer l'importance d'une telle tranche d'âge pour l'avenir de la participation citoyenne consistent en la nature et les projections relatives à la pyramide démographique mais aussi au processus de la «socialisation politique» via les instances éducatives. Cependant, il semble dorénavant pertinent de dépasser la logique de l'éducation citoyenne vers une logique de socialisation citoyenne, car l'éducation suppose un exercice pédagogique neutre et neutralisant alors que la socialisation est une forme de contextualisation dépendante d'une immersion, d'une dynamique, d'une philosophie, d'interactions et de spécificités locales induisant un habitus citoyen régulant et contrôlant l'adhésion de l'individu à la société. Il est question avant tout d'une dialectique multipolaire, en témoignent les événements d'Al Hoceima ainsi que la marche de Rabat du 11 juin 2017, mêlant appropriation, capitalisation mais aussi capacitation (empowerment) ouvrant la sphère publique aux différents modes de dialogue citoyen. Pour appréhender les espaces de dialogue qui conditionnent la participation citoyenne au Maroc, il semble essentiel de comprendre comment les différents acteurs, impliqués dans la formulation et la mise en oeuvre des politiques publiques, confrontent leurs intérêts spécifiques. Il serait adéquat, en outre, de restituer la logique des jeux d'acteurs dans un processus plus vaste par lequel ils contribueront à la construction de cadres cognitifs et normatifs constituant un niveau pertinent pour assimiler l'impact des espaces de dialogue.
Toutefois, les instances qui gèrent ces espaces de dialogue ne sont pas axiologiquement neutres et indifféremment disponibles. Elles sont, au contraire, porteurs de valeurs, nourris d'une interprétation de l'action politique et de conceptions précises du mode de régulation envisagé. Ce qui, dans l'expérience du Dialogue sur la société civile -ayant eu lieu en 2013- a débouché sur deux espaces parallèles, à savoir un espace étatique représenté par le dialogue parrainé par le ministère chargé des Relations avec le Parlement et la société civile et un espace civil animé par l'Appel de Rabat. Les deux espaces constituent des marges de concertation de nature et de facture différentes mais demeurent deux expériences impliquant et induisant un processus basé sur la délibération et la négociation de l'avenir de la participation citoyenne. Par ailleurs, si le socle de la participation étant de créer une sphère de dialogue ouvert, concerté et partagé, ce dernier peut constituer une passerelle entre démocratie représentative et démocratie participative puisqu'il s'appuie sur l'interaction entre structures et pôles organisés; c'est pourquoi dans le cas du Mouvement du 20 février, la possibilité et l'alternative du dialogue et de la négociation était sans issue, car le mouvement n'avait pas de porte-parole ni de comité fédérateur.
À cet égard, la dynamique du hacktivisme a généré une participation citoyenne non pas à base d'une médiation ou une idéologie bien déterminée, mais plutôt à partir d'une «imagéologie » à base de réseaux et de forums sociaux. Cette nouvelle logique a permis de créer de nouveaux espaces de dialogue parallèles, de concertation et d'appel à la revendication citoyenne en affichant un positionnement clair pour le principe de la citoyenneté à dominante virtuelle retraçant une diversité d'alliances nationales et internationales, territoriales et régionales, rurales et urbaines, de gauche et d'obédience religieuses, culturelles et politiques… comme en témoignent les différentes mobilisations et dynamiques d'appui et de soutien aux revendications d'Al Hoceima, de Jerada, de Zagora...
Saïd Bennis
Professeur à l'Université Mohammed V de Rabat


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