Nous avons souvent évoqué certaines fortunes du pays qui se soucient peu de la situation socio- économique de la majorité des Marocains, notamment de ceux vivant en-dessous du seuil de pauvreté. Aujourd'hui, l'incendie qui a ravagé une bonne partie de la cathédrale Notre-Dame, à Paris, nous permet de faire des comparaisons qui sont, au final, douloureuses. En France, il a fallu moins de vingt-quatre heures pour que les riches de l'Hexagone se mobilisent pour la restauration de ce bijou du patrimoine culturel mondial. Un milliard d'euros ont été levés en une seule journée et l'élan de solidarité se poursuit pour répondre à l'appel du président de la république aux Français à effectuer un don. Les premières fortunes françaises exemptent ainsi le peuple de cette contribution qui allait intervenir à un moment marqué par des tensions sociales, chose qui auraient pu les exacerber davantage. Ces grosses pointures qui placent ainsi l'équivalent de 11 milliards de nos dirhams sont allés, dans leur élan de solidarité, jusqu'à demander à ne pas bénéficier des 60% d'abattement fiscal sur ce genre d'opération comme le prévoit la loi. Nos riches, qui s'enrichissent toujours plus sous notre ciel à tous et on demanderait à ce qu'ils gagnent davantage pour en faire plus profiter la société par leur contribution fiscale gagneraient aussi à imiter leurs homologues français, comme ils le font déjà en termes de train de vie et de signes extérieurs de richesse. Certes, aucun monument n'a brûlé ici, Dieu soit loué, mais nous avons pire. Une économie aux abois, un enseignement en quasi-faillite, une santé qui se dégrade et un chômage qui s'aggrave chez les jeunes. Vivement donc un tel élan de solidarité pour concrétiser ce patriotisme que d'aucuns ne connaissent que pour s'entre-déchirer! Nos amis français du CAC 40 devraient le savoir et, quand ils rencontrent les capitaines de l'industrie et de la finance au Maroc, ils devraient les imprégner du véritable patriotisme et des valeurs de solidarité sociale.