Le dernier classement de Forbes place trois noms marocains parmi les 1.000 plus riches personnes au monde. Que faut-il en retenir et quelle lecture y apporter ? Autant de questions que pourraient se poser les Marocains. D'aucuns ont déjà qualifié l'information d'inappropriée, vu la conjoncture régionale. D'autres pensent carrément à la provoc' ! Tout d'abord, il faut lire l'information dans son contexte. On n'a pas encore un Carlos Slim ou un Bill Gates. «Notre» première fortune se place au delà de la 500e place avec 2,9 milliards de dollars, puis, un peu plus loin, viennent les deux autres avec 2,4 et 1,75 milliards de dollars. Il s'agit respectivement de Miloud Chaâbi, Othman Benjelloun et Anas Sefrioui. Un trio célèbre au Maroc, certes pour sa fortune, mais aussi par sa contribution à l'économie nationale. Ils emploient plus de 30.000 personnes directement et plus de 100.000 indirectement. Ils créent de la richesse, se placent parmi les plus gros contributeurs fiscaux et portent le flambeau des investisseurs à vocation internationale, avec d'autres mastodontes. N'oublions pas que l'homme le plus fortuné du monde n'est ni Américain, ni British ou encore Français. Il est issu du Mexique, un pays où le niveau de pauvreté est très élevé ! L'information devrait donc nous réjouir, dans le sens où nos trois milliardaires devraient ouvrir la voie à d'autres marocains, qu'on verrait au cours des prochaines années intégrer le top 1.000 des milliardaires du monde. Cependant, nos trois mousquetaires ont aujourd'hui une lourde responsabilité. Certes, ils sont déjà dynamiques, mais puisqu'ils incarnent, désormais, l'exemple a suivre, le Maroc attend d'eux davantage de citoyenneté. C'est peut être le prix à payer pour ce nouveau statut qui est le leur.