Un milliardaire sud-africain a décidé de léguer la moitié de sa fortune à une fondation caritative, soit 1,4 MMUSD. L'idée lui est venue quand Bill Gates a lancé une campagne baptisée «Promesse de dons», destinée aux richards du monde, pour les inciter à céder une partie de leur fortune à des fins caritatives. Cette initiative à forte dimension humaine devrait inspirer les plus riches parmi les Marocains. En effet, le fossé se creuse davantage entre les couches sociales, avec l'érosion de la classe moyenne. Il en résulte une augmentation de la pauvreté et la multiplication des indigents et des démunis. Que fait donc notre bourgeoisie pour s'acquitter de son devoir moral ? «Rien ou pas grand chose», diront d'aucuns. En effet, c'est l'amère réalité, pour deux raisons. D'abord, parce que dans la culture de certains acteurs dans le domaine de la bienfaisance, il faut agir dans l'anonymat. Les raisons diffèrent entre une crainte des services fiscaux et des motifs dits religieux, entre autres. Cela concerne des noms parmi les plus connus. D'ailleurs, en essayant d'approcher leurs fondations pour mettre en relief la noblesse de leurs actions, nous avons à chaque fois été confrontés à une fin de non recevoir ! Ensuite, il y a ceux qui se soucient peu de leur environnement et ignorent le principe même de solidarité sociale. Seuls quelques richissimes Marocains s'investissent dans l'aide directe aux plus démunis, financent les études des enfants pauvres, aident les jeunes issus de milieux défavorisés à l'insertion professionnelle, etc. Aujourd'hui, l'espoir est nourri pour voir cette initiative, venue des Etats-Unis via l'Afrique du Sud, faire vibrer la corde sensible chez nos milliardaires. Franchement, il est désolant de voir de petites associations estudiantines sillonner les montagnes neigeuses pour porter secours aux enfants d'Angfou et d'ailleurs, alors que les grosses fortunes restent insensibles aux malheurs de leurs frères Marocains, condamnés à vivre dans la précarité ou se contentent de distribuer des miettes, tout en se réfugiant dans l'anonymat !