Le coup d'envoi de la 13e édition du Festival national du film de Tanger (FNF) a été donné hier jeudi. Un coup d'envoi pas comme les autres, puisqu'il a été marqué par la projection en avant-première en Afrique de la version couleur du film de Georges Méliès «Voyage dans la Lune» produit en 1902. Une occasion aussi pour discuter des enjeux de la sauvegarde du patrimoine cinématographique. Cette 13e édition, qui prendra fin le 21 janvier, est aussi marquée par les chiffres. Vingt-trois longs métrages et autant de courts métrages sont en lice pour le grand prix de cette manifestation. Un nombre qualifié de record par bon nombre de critiques (l'année dernière, 19 longs métrages et 18 courts ont été présentés au public) ce qui témoigne d'une moisson cinématographique nationale prolifique. Cette sélection, que l'on ne peut qualifier que d'éclectique, regroupe, en effet, des productions réalisées par des cinéastes confirmés ainsi que par des jeunes qui font leurs premiers pas dans la réalisation cinématographique. «Mains rudes» de Mohamed Asli, «Mort à vendre» de Faouzi Bensaïdi, «Rêves ardents» de Hakim Belaabbas, «Le retour du fils» d'Ahmed Boulane, «Le bout du monde» de Hakim Noury, «L'amante du Rif» de Narjiss Nejjar, «Femme écrite» de Lahcen Zinoun, «Regarde le roi dans la lune» de Nabyl Lahlou, «Un Marocain à Paris» de Said Naciri ou encore «L'enfant cheikh» du vétéran Hamid Bennani, sont des films très attendus par les critiques et le grand public. Ils signent le retour de bon nombre de réalisateurs marocains sur la scène. Par ailleurs, d'autres réalisateurs participent pour la première fois à ce festival. Il s'agit notamment de Mohamed Nadif (Andalousie, mon amour !), Mohamed Keghate (Nar tzad tfa dou), Leila Kilani (Sur la planche), Mohcine Besri (Les mécréants), Mohamed El Younsi (Ben X), Majid Lahcen (La danse du monstre) et Aziz Saâd Allah (Le scénario). La liste est encore longue. Elle comprend aussi Azelarab Alaoui (Andromane de sang et de charbon), Brahim Chkiri (Road to Kaboul), Khadija Saidi Leclere (Le sac de farine) et Khathy Wazana (Pour une nouvelle Séville). «Omar m'a tuer» de Roshdy Zem et «Les hommes libres» de Ismail Ferroukhi sont également en lice pour le grand prix de ce festival.La compétition, qui ne manquera pas d'être serrée cette année, permettra donc aux cinéphiles d'assister à un beau duel entre deux générations de réalisateurs marocains et de découvrir, on l'espère, de nouveaux styles cinématographiques adoptés par la nouvelle vague de nos metteurs en scène. Côté courts métrages, la commission de sélection de films candidats à la compétition officielle de ce rendez-vous, a choisi 23 films sur la base de 68 candidatures. Le choix de cette commission présidée par Nouredine Gounajjar s'est porté sur des films traitant de thématiques variées. «Mokhtar» de Halima Ouardiri, «Sur la route du paradis» d'Uda Benyamina, «Comme ils disent» de Hicham Ayouch ou encore «Android» de Hicham Lasri, sont, entre autres, quelques films sélectionnés dans la compétition du court métrage. Morin, Derkaoui et les autres Ainsi, le philosophe français Edgar Marin, président du jury de la catégorie. long métrage (il sera épaulé par le sociologue Ahmed Herzenni, la journaliste marocaine Sanaa El Aji, le critique de cinéma libanais Brahim Al Ariss, l'ancien directeur artistique du festival international du film de Fribourg Martial Knaebel, le membre de la commission du Fonds sud cinéma, Thierry Lenouvel et l'universitaire marocain Ahmed El Ftouh), aura la lourde tâche de désigner les films les plus méritants. Il faut préciser qu'outre le grand prix, plusieurs autres prix seront décernés lors de ce festival. Il s'agit, entre autres, du prix spécial du jury, de la première œuvre, du scénario ou encore du premier rôle féminin et masculin. Par ailleurs, l'édition de cette année qui se veut une occasion de dresser un bilan du cinéma national, rendra un hommage appuyé à trois vétérans du 7e art au Maroc. Il s'agit du comédien Salah Eddine Benmoussa et des cinéastes Mostapha Derkaoui et Abdellah Mesbahi. Bref, la 13e édition du FNF ne manquera pas de déclencher le débat sur plusieurs points importants notamment les limites de la liberté des cinéastes, la qualité des films produits ou encore la nouvelle stratégie du nouveau ministre de la Communication pour promouvoir le secteur. Liste des longs métrages en compétition Andalousie, mon amour!, Mohamed Nadif Le retour du fils, Ahmed Boulane Nhar Tzad Tfa Dou, Mohamed Keghate Les Mains rudes, Mohamed Asli Mort à vendre, Faouzi Bensaidi Femme écrite, Lahcen Zinoune Le bout du monde, Hakim Noury Sur la planche, Leila Kilani Un Marocain à Paris, Said Naciri Omar m'a tuer, Rochdy Zem L'Amante du Rif, Narjiss Nejjar Les Mécréants, Mohcine Besri Ben X, Mohamed El Younsi La danse du monstre, Majid Lahcen Rêves ardents, Hakim Belaabbas Le scénario, Aziz Saad Allah Andromane, de sang et de charbon, Azelarab Alaoui Road to Kaboul, Brahim Chkiri Le sac de farine, Khadija Saidi Leclere Regarde le roi dans la lune, Nabyl Lahlou Les Hommes libres, Ismail Ferroukhi L'Enfant cheikh, Hamid Bénani Pour une nouvelle Séville, Kathy Wazana