Une eurodéputée espagnole socialiste a mené une opération de lobbying auprès de ses confrères pour les sensibiliser aux enjeux du protocole de pêche pour la filière espagnole. Le parcours de l'accord de pêche sera semé d'embûches, sous la coupole communautaire. D'après les dernières déclarations de l'eurodéputée espagnole Clara Aguilera, le chemin vers l'adoption du protocole sera long et surtout tortueux. Celle-ci a souligné que son adoption par le Parlement européen est attendue pour février 2019. L'ex-ministre régionale andalouse de la Pêche a confié aux médias de son pays que le protocole en question ne fait pas l'unanimité auprès des représentants européens. Ceux-ci estiment que les nouvelles modifications apportées à ce pacte ne prennent pas en considération l'arrêt du Tribunal européen de justice. Cela fait dire à cette membre du parti socialiste espagnol qu'il n'est pas tout à fait sûr que le Parlement adopte ce texte, au vu des avis partagés le concernant. La députée reconnaît que des difficultés persistent au niveau du respect de l'arrêt européen dans le protocole. Elle a toutefois ajouté que l'obstacle pourra être surmonté une fois prouvé le fait que la population des provinces du Sud tire profit dudit pacte. Une condition remplie, comme le démontrent les rapports élaborés par des membres de la Commission de pêche ainsi que des eurodéputés, lesquels se sont rendus sur place et ont constaté les avantages de ce pacte pour la population locale. C'est dans l'objectif de jeter la lumière sur cet aspect du dossier que la députée européenne Aguilera a pris l'initiative d'organiser une visite de travail de trois jours au profit de ses confrères du Parlement européen, au fief de la filière andalouse, dans le golfe de Cadix. Durant cette visite, les eurodéputés se sont arrêtés sur les enjeux de ce pacte avec le Maroc pour la flotte andalouse, majoritairement artisanale. Aguilera a tenté de sensibiliser les membres du Parlement européen à l'importance de cet accord pour préserver les emplois et aider la filière artisanale andalouse à survivre face à celle industrielle, a-t-elle soutenu. La délégation européenne s'est même rendue à Barbate, village de pêcheurs le plus affecté par l'absence de cet accord. De son côté, et conscient des obstacles qui freinent le passage du traité, ayant une grande importance pour la filière espagnole, le ministre espagnol de l'Agriculture a récemment entrepris une série de rencontres avec les eurodéputés pour récolter leur soutien le jour du vote du texte en question. À souligner que le pacte est l'un des rares, sinon l'unique dossier où l'opposition espagnole et le parti au pouvoir partagent les mêmes positions, abstraction faite du parti d'extrême gauche, proche des thèses des séparatistes, qui s'oppose à son contenu.