Les opérateurs ibériques suivent avec appréhension les dernières annonces d'implantation d'équipementiers internationaux sur la plateforme tangéroise. «Le Maroc rafle deux usines de production à l'Espagne». C'est avec ce titre accrocheur que le pure-media espagnol www.elconfidencial.com a résumé la dure - et silencieuse - compétition entre le Maroc et l'Espagne dans le secteur automobile. Depuis quelques mois, la filière ibérique guette les avancées du Maroc dans le secteur de l'automobile. Au moment où la filière espagnole peine à assurer la survie de ses entreprises, le royaume appuie sur le champignon. De fait, la filière espagnole vit des heures difficiles, selon les spécialistes du secteur. Les appels des constructeurs à la réduction des coûts se sont multipliés et reflètent la délicate situation que traverse cette industrie. C'est le cas par exemple du groupe Opel qui, via sa maison mère PSA Peugeot-Citroën, a appelé les fournisseurs de son site à Saragosse à réduire de 20% leurs coûts. À ce titre, le média espagnol a rappelé les mises en garde lancées il y a un mois par le directeur général d'Opel en Espagne, Antonio Cobo. «Ou nous nous adaptons au nouveau monde ou nous allons disparaître», a-t-il alerté en septembre durant une rencontre avec les professionnels du secteur. Durant cette même rencontre, le responsable du constructeur allemand en Espagne a appelé à se méfier de l'essor du secteur en Afrique du Nord, en référence au royaume. Une réalité qui aura des conséquences sur la filière espagnole de construction automobile, avait-il prévenu. L'annonce de l'équipementier japonais de sa prochaine implantation à Tanger et la pose de la première pierre de construction de l'usine du groupe nippon JTEKT, spécialiste dans les systèmes de direction assistée électrique ont confirmé les craintes des professionnels espagnols. «L'arrivée de fournisseurs internationaux est encouragée par le cadre juridique adopté par le Maroc et les infrastructures que le gouvernement a mis en place», souligne l'article du média espagnol. Toutefois, l'auteur estime que les coûts salariaux, environ 400 euros et les semaines de travail de 44 heures sont parmi les «véritables attraits» de cette plateforme dédiée au secteur automobile. En attendant de prendre un nouveau virage, axé sur le segment des voitures hybrides et électroniques, la filière espagnole s'est lancée dans une chasse sans merci aux coûts. Même les salariés ont été obligés de mettre en veilleuse leurs revendications pour assurer la pérennité de leurs emplois comme ce fut le cas dans le site de production d'Opel à Figueruelas. Ce n'est pas la première fois que les spécialistes du secteur espagnol alertent sur la montée en puissance de l'attrait du Maroc dans ce domaine. Or, cette vague d'implantations concerne aussi des équipementiers espagnols. Le dernier arrivé est Gestamp, spécialisé dans le design et la fabrication de composants pour l'industrie automobile. La course ne fait que commencer !