Le département de l'Eau projette d'élaborer un plan national de lutte contre la pollution hydrique issue de l'industrie de trituration des olives. L'impact sur la qualité de l'eau sera inventorié pour chaque commune. Occupant une superficie totale de 784.000 hectares, l'olivier reste l'une des principales espèces arboricoles cultivées avec un volume de production qui dépasse 1,57 million de tonnes d'olives. L'Etat compte actuellement s'attaquer au volet de la lutte contre la pollution de l'eau engendrée par l'industrie de trituration dans l'optique d'établir un plan national valable pour l'ensemble des régions. L'extraction de l'huile d'olives nécessite pourtant l'utilisation de l'eau aux différentes phases de processus, notamment le lavage, le malaxage et l'extraction et génère entre 500 et 1.000 kg de margines par tonne d'olives, selon le système de trituration. Le constat actuel du département de l'Eau cible la sauvegarde de la qualité de l'eau. «Les margines constituent une source importante de pollution pour les ressources en eau et le sol, vu leur acidité et leurs fortes teneurs en matières organiques, en sels et autres substances nocives», indique la feuille de route relative au plan national projeté. Il est à noter que les unités de trituration inventoriées par les Agences des bassins hydrauliques sont au nombre de 6.795 unités, dont 5.648 unités traditionnelles et 1.147 unités modernes et semi-modernes, traitant annuellement environ 1,834 millions de tonnes d'olives, ce qui génère près de 1,8 million de m3 de margines par an. Le diagnostic qui a été réalisé montre que c'est le bassin de l'Oum Errabiâ qui compte le plus d'unités de trituration avec 2.145 unités, suivi du bassin du Tensift, du Sebou et de la Moulouya qui comptent entre 1.500 et 1.300 unités alors que le Souss Massa et le Loukkos abritent respectivement 193 et 139 unités. De son côté, c'est le bassin du Sebou qui représente le plus haut tonnage trituré avec 67% du tonnage à l'échelle nationale. «Les problèmes de pollution par les margines sont signalés chaque année au niveau de la plupart des bassins», précise la feuille de route du département de l'Eau qui envisage surtout de réaliser des prévisions de développement de l'activité et son impact sur les ressources en eau à l'horizon de 2030, en tenant compte des retombées de la pollution oléicole sur le plan national de réutilisation des eaux usées en cours de lancement.