Le coup d'envoi du programme national de généralisation et de développement du préscolaire a été donné, ce mardi à Skhirat, par Saïd Amzazi, ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique sous le signe «Notre avenir n'attend pas» et fut marqué par un message adressé par le roi Mohammed VI aux participants. L'organisation de cette journée revêt un intérêt majeur pour les différents acteurs du système éducatif marocain et pour le roi qui a tenu à la placer sous son haut patronage, notamment pour témoigner de l'intérêt qu'il porte à la réforme du système de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique considéré, par le souverain, comme le levier essentiel d'un développement équilibré et la clé de voûte de la réhabilitation du capital humain. Elle est également intéressante car elle intervient dans un contexte de réforme de l'éducation et de la mise en place de la vision stratégique 2015-2030 qui a pour objectif de construire une école nouvelle fondée sur la qualité, l'équité et sur l'égalité des chances, la promotion de l'individu et le progrès de la société, «une vision que nous sommes déterminés à transformer en une réalité tangible», souligne le roi Mohammed VI dans son message. Vers la généralisation du préscolaire «Le Maroc a réalisé d'importantes avancées dans le domaine de l'enseignement fondamental, notamment en termes d'augmentation du taux de scolarisation. Néanmoins, l'enseignement préscolaire n'a pas profité des efforts de l'Etat en la matière comme en témoignent le taux remarquablement faible des bénéficiaires, les écarts profonds entre villes et campagnes, la disparité des modèles pédagogiques adoptés, l'insuffisance des effectifs d'éducateurs ainsi que la multiplicité des intervenants», a indiqué le souverain. Par ailleurs, l'enseignement préscolaire doit être le fer de lance de la réforme du système éducatif et sa promotion l'une des priorités des acteurs dudit système. «Il constitue le socle à partir duquel toute réforme doit être initiée, étant donné qu'il offre aux enfants la possibilité d'acquérir un ensemble d'habiletés, d'aptitudes psychologiques et de capacités cognitives. Grâce à ces atouts, ils pourront avoir un accès fluide à l'instruction et réussir leur parcours scolaire ultérieur. In fine, les taux de redoublement et de déperdition scolaire s'en trouveront considérablement réduits», explique le roi. «Pour relever le défi de la réforme du système éducatif, l'enseignement préscolaire doit devenir obligatoire pour l'Etat et la famille et être intégré graduellement dans la filière de l'enseignement obligatoire, conformément à une architecture éducative cohérente», a-t-il ajouté. Les clés de la réforme La réforme du préscolaire doit passer, selon le roi Mohammed VI, par l'adoption des textes juridiques et réglementaires devant servir à encadrer l'enseignement préscolaire avec «une vision moderne et en parfait accord avec la réforme globale» et doit se baser sur un modèle pédagogique renouvelé et novateur, «qui prenne en considération les dernières avancées des sciences de l'éducation ainsi que les expériences réussies réalisées dans ce domaine». En plus, il est important de centrer les efforts sur la réduction des disparités catégorielles et spatiales, notamment en milieu rural, dans les zones reculées, au niveau des centres semi-urbains et dans les régions qui manquent singulièrement d'infrastructures éducatives, souligne le roi tout en faisant remarquer que parallèlement le principe de la discrimination positive doit être appliqué pour favoriser l'accès des petites filles à l'enseignement préscolaire et accorder l'attention nécessaire aux enfants à besoins spécifiques. Le souverain a insisté par ailleurs sur la nécessité d'élaborer un cadre pédagogique national de référence pour tout l'enseignement préscolaire qui couvre les méthodes d'enseignement, les normes de qualité et la formation des éducateurs et de faire évoluer les méthodes pédagogiques actuelles pour rehausser à l'échelle de tout le royaume la qualité de l'offre pédagogique des différentes structures de l'enseignement préscolaire. Le roi a appelé, in fine, à la mise en place de partenariats constructifs entre les acteurs impliqués dans le secteur de l'éducation et de la formation et plus particulièrement pour ce qui a trait à l'enseignement préscolaire avant de mettre en relief le rôle fondamental qui revient aux collectivités territoriales appelées à donner la priorité à la mise en place, l'équipement et l'entretien des établissements scolaires, notamment dans les zones rurales et les régions reculées. Tous concernés ! Le souverain a tenu tout au long de son message à saluer les efforts déployés par les différents partenaires éducatifs afin de mener à bien la barque de la réforme et réaliser les objectifs escomptés. En sus, il a appelé à une mutualisation des efforts de tous les intervenants internes et externes pour garantir la réussite de cette réforme. «Cette réforme est l'affaire de tous et des différentes composantes de la société, notamment les départements gouvernementaux, les collectivités territoriales, les conseils consultatifs, les institutions nationales, les acteurs associatifs, les intellectuels et les penseurs, sans oublier le rôle central et décisif qui incombe à la famille en la matière ; elle qui doit veiller à éduquer les enfants dès leur plus jeune âge, mais aussi accompagner et évaluer leur parcours scolaire». Rappelons que cette rencontre tend à sensibiliser et mobiliser les départements gouvernementaux, les élus, les institutions et les entreprises publiques nationales, les acteurs de l'enseignement préscolaire, les partenaires internationaux, les acteurs sociaux ainsi que le secteur privé pour adhérer et participer au développement et à la généralisation d'un enseignement préscolaire de qualité dans le royaume.