L'enseignement préscolaire doit devenir obligatoire pour l'Etat et la famille, a affirmé le Roi Mohammed VI dans un message adressé aux participants à la Journée nationale sur l'enseignement préscolaire, qui a ouvert ses travaux ce mercredi 18 juillet 2018 à Skhirate, et dont lecture a été donnée par le minsitre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi. Le Souverain a ajouté que le préscolaire constitue le socle de toute réforme, étant donné qu'il offre aux enfants la possibilité d'acquérir un ensemble d'habiletés, d'aptitudes psychologiques et de capacités cognitives. « Le Maroc a réalisé d'importantes avancées dans le domaine de l'enseignement fondamental, notamment en termes d'augmentation du taux de scolarisation. Néanmoins, l'enseignement préscolaire n'a pas profité des efforts de l'Etat en la matière, comme en témoignent le taux remarquablement faible des bénéficiaires, les écarts profonds entre villes et campagnes, la disparité des modèles pédagogiques adoptés, l'insuffisance des effectifs d'éducateurs, ainsi que la multiplicité des intervenants », a indiqué le Roi Mohammed VI. « Pour relever le défi de la réforme du système éducatif, l'enseignement préscolaire doit devenir obligatoire pour l'Etat et la famille et être intégré graduellement dans la filière de l'enseignement obligatoire, conformément à une architecture éducative cohérente », a poursuivi le Souverain. Le Roi Mohammed VI a en outre appelé à l'adoption des textes juridiques et réglementaires devant servir à encadrer l'enseignement préscolaire avec « une vision moderne et en parfait accord avec la réforme globale à laquelle Nous aspirons », insistant sur la nécessité de choisir un modèle pédagogique renouvelé et novateur, qui prenne en considération les dernières avancées des sciences de l'éducation ainsi que les expériences réussies réalisées dans ce domaine. Le Souverain a aussi mis l'accent sur l'importance de centrer les efforts sur la réduction des disparités catégorielles et spatiales, notamment en milieu rural, dans les zones reculées, au niveau des centres semi-urbains et dans les régions qui manquent singulièrement d'infrastructures éducatives, faisant remarquer que, parallèlement, le principe de la discrimination positive doit être appliqué pour favoriser l'accès des petites filles à l'enseignement préscolaire et accorder l'attention nécessaire aux enfants à besoins spécifiques. Dans le même ordre d'idées, le Roi Mohammed VI a insisté sur la nécessité d'élaborer un cadre pédagogique national de référence pour tout l'enseignement préscolaire qui couvre les méthodes d'enseignement, les normes de qualité et la formation des éducateurs et de faire évoluer les méthodes pédagogiques actuelles pour rehausser, à l'échelle de tout le Royaume, la qualité de l'offre pédagogique des différentes structures de l'enseignement préscolaire. Le préscolaire ne consacre pas uniquement le droit de l'enfant à bénéficier d'un enseignement de qualité par l'application du principe d'égalité des chances, mais constitue aussi le meilleur investissement dans les ressources humaines, considéré comme une nécessité impérieuse pour améliorer la performance de l'école marocaine, a affirmé le Souverain. La réforme du secteur de l'éduction et de la formation et celle de l'enseignement préscolaire en particulier revêt une importance capitale pour les futures générations, a-t-il souligné, saluant, dans ce cadre, les efforts déployés par les différents partenaires éducatifs, en particulier les organisations de la société civile. Par ailleurs, le Roi Mohammed VI a appelé à la mise en place de partenariats constructifs entre les acteurs impliqués dans le secteur de l'éducation et de la formation, et plus particulièrement pour ce qui a trait à l'enseignement préscolaire, avant de mettre en relief le rôle fondamental qui revient aux collectivités territoriales, appelées à donner la priorité à la mise en place, l'équipement et l'entretien des établissements scolaires, notamment dans les zones rurales et les régions reculées. « De fait, la réforme de l'enseignement est l'affaire de tous et des différentes composantes de la société, notamment les départements gouvernementaux, les collectivités territoriales, les conseils consultatifs, les institutions nationales, les acteurs associatifs, les intellectuels et les penseurs, sans oublier le rôle central et décisif qui incombe à la famille en la matière; elle qui doit veiller à éduquer les enfants dès leur plus jeune âge, mais aussi accompagner et évaluer leur parcours scolaire », a affirmé le Souverain.