Les investisseurs marocains sont appelés à saisir les opportunités offertes par le Plan d'investissement extérieur qui a été lancé par la Commission européenne en septembre 2017. Le financement total de l'UE est de 4,1 milliards d'euros. Un montant qui devrait attirer plus de 44 milliards d'euros d'investissements publics et privés d'ici à 2020. L'investissement total pourrait même atteindre 88 milliards d'euros si les Etats membres et les autres partenaires contribuent à montant égal. L'enjeu pour le Maroc, partenaire stratégique de l'UE, est de taille. Il faut présenter des projets innovants et bancables pour bénéficier de cette aubaine financière destinée à l'ensemble des pays africains. Aucun quota par pays n'est exigé. La sélection des projets est tributaire de la performance et de l'engagement. «Le Maroc a tous les atouts pour en bénéficier de manière privilégiée», selon le directeur de voisinage méridional Michael Kohler. Au-delà de l'aide de développement traditionnelle, basée sur des subventions, l'UE offre des produits financiers innovants, tels que les instruments de partage des risques et le mixage d'aides et de prêts afin de donner un coup de fouet aux investissements en termes de développement. Parallèlement à ce mécanisme, le plan vise la contribution à l'amélioration du climat d'investissement et du climat des affaires à travers l'encouragement de la tenue d'un dialogue structuré avec le secteur privé, entre autres. Techniquement, le PIE prévoit trois types d'interventions. Le Maroc est fortement concerné par le premier pilier visant la mobilisation des investissements par le biais du Fonds européen pour le développement durable avec les deux plateformes d'investissement régionales (2,6 milliards d'euros) et sa nouvelle garantie dont le budget est de 1,5 milliard d'euros et qui est opérationnelle depuis le 27 septembre 2017, date de l'adoption du règlement du parlement européen du conseil établissant le Fonds européen pour le développement durable. La garantie du fonds permettra d'atténuer le risque pour un large éventail d'instruments financiers proposés par les contreparties éligibles : des prêts dont ceux en devise locale, des garanties, des contre-garanties, des instruments de marchés de capitaux, toute autre forme de financement ou de rehaussement du crédit, assurance, participations en capital ou quasi-capital. Le second pilier a trait à l'assistance technique pour le développement des projets susceptibles d'être financés et de contribuer à améliorer le climat des affaires dans les pays partenaires. Les autorités nationales ou locales et les sociétés dans le développement durable et financièrement viables seront soutenues pour attirer des investisseurs potentiels. Le troisième axe vise à renforcer le dialogue structuré avec le secteur privé et le dialogue politique en vue d'améliorer le climat d'investissement et l'environnement des affaires. À travers cet axe, l'idée est de permettre l'amélioration des analyses pays et de jeter la lumière sur les marchés, les possibilités d'investissement ainsi que les secteurs et chaines de valeurs à fort potentiel. Le Plan d'investissement extérieur vise le développement du secteur privé. Sont concernés particulièrement les micros, petites et moyennes entreprises. Quelques secteurs ayant un impact économique, social et environnemental mesurable ont été retenus pour le soutien du PIE. Ils s'inscrivent au cœur des stratégies sectorielles marocaines. Il s'agit notamment des énergies renouvelables, de l'eau, des transports, des technologies de l'information et de la communication, de la protection de l'environnement, de l'utilisation durable des ressources naturelles, de l'agriculture durable et des économies verte et bleue, de l'infrastructure sociale, de la santé, du capital humain pour améliorer l'environnement socio-économique. Les contreparties éligibles sont composées de plusieurs acteurs dont la BEI et le fonds européen d'investissement, des organismes de droit public, des organisations internationales et leurs agences, des organismes régis par le droit privé avec une mission de service public, des organismes régis par le droit privé d'un pays partenaire. On peut citer entre autres la BERD, l'AFD, Proparco, la BAD...