On l'a souvent répété sur les colonnes des Inspirations ECO : le cas de la Région Guelmim-Oued Noun est une bombe à retardement. Cela fait plus d'une année et demie que la région est paralysée du fait de la dislocation de la majorité. Ce n'est qu'hier que le ministère de l'Intérieur a décidé de prendre le taureau par les cornes et de suspendre le bureau dirigeant. Comment en est-on arrivé là, dans ce cas d'école de l'après-lancement de la régionalisation avancée ? Il faut remonter à octobre 2015, lors de la formation des bureaux des Conseils régionaux, où le RNIste Ben Bouaida, pourtant porté par le PJD, était élu «aux forceps» avec tout juste 20 voix sur les 39 du conseil. Une majorité très fragile qui n'en est en fait pas une. Car dès les premières semaines, l'opposition, menée par Bellefkih de l'USFP, pourtant grand allié du RNI, bloquait systématiquement toutes les décisions du Conseil régional, y compris les projets lancés par le roi, dotés d'une enveloppe globale de 7 MMDH. C'est à ce moment-là que nous répétions, ici même, qu'il fallait une intervention du pouvoir central pour débloquer une situation surréaliste qui pouvait dégénérer, au moment où l'Etat devait gérer des cas sensibles comme les mouvements du Rif et de Jerada. L'intervention de l'Intérieur est certes louable, mais elle intervient avec un retard d'au moins une année, ce qui est énorme pour des projets royaux dont l'objectif est de désenclaver la région. En tout cas. Il s'agit d'un préalable qui devrait servir à tirer les enseignements qui s'imposent.