En déplacement dans la région dans le cadre des travaux du Conseil régional du RNI, le ministre a fustigé le blocage des projets structurants par les élus locaux. À l'origine, un bras de fer entre le parti de la colombre et l'USFP. Alors qu'il mobilise ses troupes en vue de la restructuration en profondeur du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, a fait étape à Guelmim dans le cadre des travaux du Congrès régional du parti, dimanche 28 janvier. Le président du RNI a ainsi appelé «tous les acteurs concernés à mettre en œuvre les projets prévus dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud lancé par le roi Mohammed VI à Laâyoune à l'occasion du 40e anniversaire de la Marche verte». Le ministre de l'Agriculture et de la pêche a indiqué que «les manœuvres politiciennes au niveau des collectivités locales entravent la bonne application de ce nouveau modèle, et participe au blocage de plusieurs projets». Sur un ton incisif, il a ainsi martelé que l'intérêt du citoyen est au dessus de tout, il n'est pas permis d'entraver des projets et priver une région de ses opportunités de développement, rappelant qu'en cas d'échec ou de retard dans la mise en place des projets, les «élus locaux seront les premiers à rendre des comptes». Depuis début 2017 en effet, la Région Guelmim-Oued Noun a été le théâtre d'une opposition farouche entre le RNI et l'USFP. Le choix du foncier pour la construction du Centre hospitalier universitaire (CHU), aval juridique pour la mise en place du barrage de la Commune de Fask, tracé de la grande route expresse qui devait traverser la région sur 215 Km...Tout est sujet à contentieux entre les deux élus Abderrahim Ben Bouaida (RNI) et le chef de l'opposition au niveau régional, Abdelouahab Belfqih. Pourtant la région peut-elle réellement se permettre un tel statu quo ? Si la région a réalisé en 2017 la plus forte croissance du PIB au niveau national -ce qui en dit long sur son potentiel-, elle demeure l'une des plus pauvres du Maroc, avec un taux de chômage avoisinant les 13%, avec un système de rente devenu structurel, et un manque de promotion touristique. Les complications des documents d'urbanisme et le manque d'infrastructure, la rareté des ressources hydriques et des ressources humaines et enfin, le statut juridique du foncier, loin d'avoir été complètement immatriculé et assaini, sont autant de facteurs rédhibitoires pour les investisseurs. Ainsi, pour éviter les scénarii d'Al Hoceïma et de Jerada, les autorités veulent accélérer la mise en place des infrastructures routières, hospitalières, universitaires...À fin novembre 2017, le nombre de projets réalisés ou en cours de réalisation dans le cadre du nouveau modèle de développement de la Région Guelmim-Oued Noun, s'établit à 60% pour un montant estimé à 3.540 millions de DH (MDH). Les projets réalisés concernent la rénovation de l'aéroport de Guelmim (328 MDH), l'assainissement liquide à la ville d'El Outia (50 MDH), la construction du barrage Amssra (30 MDH), et l'approvisionnement en eau potable des douars relevant de la commune de la plage blanche (23.5 MDH). Ces réalisations concernent également la protection de la ville de Dakhla contre les inondations (18 MDH), le renforcement de l'approvisionnement en eau potable dans la même ville (15 MDH) et l'amélioration des conditions de production et de valorisation des dattes (14.4 MDH). Pour ce qui est des projets en cours de réalisation, il s'agit du programme de développement des pâturages et l'organisation de la transhumance dans les régions désertiques et semi-désertiques (400 MDH), le reboisement forestier (212.5 MDH), l'élargissement de la Route nationale 21 reliant Sidi Ifni et Assa (203 MDH), la mise à niveau des quartiers en manque d'équipement à Guelmim (108.75 MDH) et à Sidi Ifni (55 MDH). Selon le Centre régional d'investissement de Guelmim-Oued Noun , 39 projets devront être lancés en ce début d'année concernant la réhabilitation urbaine (15 projets pour 369.4 MDH), la réalisation de la voie expresse Tiznit-Dakhla (le tronçon Zriouela sur 23 km pour un coût de 210 MDH), l'assainissement liquide aux centres de Taghjijt et Mir Left (120 MDH), et cinq installations hydriques (112 MDH).