Nous n'avons cessé de le répéter : ce qui se passe au conseil régional de Guelmim-Oued Noun constitue tout simplement une bombe à retardement. Il y a quelques jours, le président du conseil a dénoncé le blocage imposé par l'opposition et a très explicitement demandé à l'Etat de dissoudre ce conseil régional «s'il ne sert à rien» ! Plus encore, l'homme, droit dans ses bottes, a pointé du doigt ses adversaires en les accusant de vouloir «saboter le processus de régionalisation dans les provinces du Sud». Le «patron» de la région est allé plus loin, responsabilisant les citoyens qui «acceptent 200 DH pour élire des hommes dont la moralité est discutable». Après cette sortie tonitruante, le ministère de l'Intérieur devrait siffler la fin de la récréation. Car non seulement un gigantesque projet royal, d'un investissement de 7 MMDH, est pratiquement à l'arrêt mais les services octroyés aux citoyens commencent à sérieusement en pâtir. Le coup de gueule du président de la région est révélateur de l'état de déprime que connaît son bureau, qui se trouve incapable de réunir «sa» majorité au moment du vote des différentes décisions, ce qui hypothèque la vie des citoyens. Ce qui interpelle dans cette histoire, hormis la prise en otage des citoyens dans une affaire politicienne, c'est cette facilité déconcertante de remettre publiquement en cause et le processus électoral, et le projet de régionalisation avancée. Inquiétant.