Le Sommet africain de la blockchain, organisé hier à Tunis, a été l'occasion pour les acteurs africains de la finance de donner leur avis sur l'impact de cette technologie sur la vie économique. La blockchain serait à l'origine d'importants bouleversements dans le secteur financier et le marché de capitaux, mais c'est une technologie que l'on doit adopter, et dont on doit tirer le meilleur profit dans nos économies africaines, a indiqué Edoh Kossi Amenounve, représentant d'AfricaFinLab, lors du Sommet africain de la blockchain, «Africa Blockchain Summit», organisé lundi au siège de la Banque centrale de Tunisie. Le responsable a fait savoir que cette technologie représente trois principaux avantages, dont le premier consiste en l'élimination des intermédiaires non indispensables, octroyant ainsi une meilleure efficience au système financier, dans la mesure où elle permettra de réduire les délais de réalisation d'opérations. Le deuxième avantage porte, d'après lui, sur la réduction des coûts d'intermédiaires, ce qui permet une meilleur allocation de ces ressources dans l'économie. Le troisième avantage est de favoriser une meilleure gestion des risques systémiques, étant donné que la technologie blockchain permet d'avoir une vue globale sur toutes les évolutions financières au niveau national et mondial, et partant de pouvoir prévoir les risques systémiques. BAM teste la blockchain De son côté, Abderrahim Bouazza, représentant de Bank Al-Maghrib, a estimé que la blockchain favorise une inclusion financière ainsi que la sécurisation et la réduction des coûts de transfert de fonds de la diaspora, soulignant que ces opération coûtent plus de 7% de la valeur du montant global transféré. Il a, dans ce cadre, recommandé d'associer la téléphonie mobile qui se présente, selon lui, comme «un outil d'inclusion financière très important dans le continent africain». Dans cette optique, la Banque centrale est en train de tester une première application de la blockchain qui permettra de mettre à la disposition des différents opérateurs financiers une information actualisée et fiable. Antoine Hobeiche, représentant de l'Union arabe des banques, a réitéré l'impératif de profiter de ce genre de technologies vouées au secteur financier et aux marchés de capitaux. «Il ne faut jamais rester au bord de la route; il faut avancer et saisir les opportunités pour améliorer l'efficience de nos systèmes de financement et ce, tout en prenant les précautions nécessaires», a-t-il déclaré. Technologie de stockage Il est à noter que la blockchain est une technologie de stockage et de transmission d'informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle (définition de Blockchain France). Par extension, une blockchain constitue une base de données qui contient l'historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. Il existe des blockchains publics, ouverts à tous, et des blockchains privés, dont l'accès et l'utilisation sont limités à un certain nombre d'acteurs. Blockchain : Humaniq élargit sa présence africaine Humaniq, plateforme financière décentralisée pour les non-bancarisés, annonce étendre les opportunités offertes par son application à cinq autres pays africains. L'application, qui compte actuellement plus de 180.000 téléchargements depuis Google, est désormais déployée au Kenya, en Côte d'Ivoire, au Botswana et au Ghana. Elle offre ainsi un «accès équitable aux services financiers et des programmes sociaux à dix pays africains au total», note l'entreprise dans un communiqué. S'appuyant sur une ICO réussie qui a recueilli plus de 5,1 millions de dollars, Humaniq pénètre également des marchés tels que l'Afrique du Sud afin de développer un écosystème mobile compétitif. À noter que les premiers membres de la communauté Humaniq des cinq pays lancés en décembre - Ouganda, Sénégal, Zimbabwe, Tanzanie et Rwanda - ont réagi positivement aux fonctionnalités actuelles de l'application.