Mohamed El Yousfi, nouveau DG de l'AMDL Les ECO : Vous venez d'être nommé à la tête de l'Agence marocaine pour le développement de la logistique. Quelle est votre feuille de route ? Mohamed El Yousfi : Ça va être très difficile de vous dévoiler ma feuille de route, parce que je viens d'être nommé à la tête de l'AMDL, il y a seulement quinze jours. Dés mon arrivée à la tête de l'agence, vu l'urgence, je me suis attaché à l'organisation de la 24e édition du Congrès international de la logistique, laquelle était déjà en chantier avant que je n‘arrive. Cependant, il y a des projets qui apparaissent, jaillissent et qui se mettent en exergue. Je pense notamment aux chantiers de la normalisation. Le secteur de la logistique a besoin de normes qui encadrent tous les maillons de la chaîne logistique pour arriver au niveau des standards internationaux. L'objectif étant de faire venir le plus grand nombre d'opérateurs internationaux au Maroc lequel deviendra incontestablement un hub pour ces derniers. Deuxièmement, nous allons nous attaquer à la logistique urbaine notamment dans les grandes villes comme Casablanca, où les normes de la distribution ne sont pas respectées. Et là, il est très urgent de faire quelque chose. Vous pensez à d'autres chantiers, notamment dans les régions ? En effet, je pense également aux projets des plateformes régionales de massification des flux. Ce sont également des chantiers très importants qu'il faudra booster. Mais tout cela ne peut pas se faire si on ne tire pas les PME vers le haut. Et dans ce sens, il y a un programme qui a été initié, le programme PME Logis. Il va falloir donc l'accélérer. L'Observatoire marocain de la compétitivité logistique (OMCL), préconise un changement de statut pour l'AMDL qui doit passer d'une agence de coordination à une agence régulation. Qu'en dites-vous ? Vous avez touché un point important mais très sensible. L'AMDL est une agence, elle doit donc disposer d'un pouvoir de régulation. Malheureusement, les textes de création de l'AMDL ne prévoyaient pas un tel statut. Maintenant pour disposer d'un tel pouvoir, il va falloir revoir les textes qui régissent notre agence, notamment en ce qui concerne les plateformes logistiques. C'est une action impérative qu'il va falloir mener au sien de l'agence et ailleurs. Mais c'est loin d'être un long fleuve tranquille, car le projet de modification des textes de l'ADML devra passer dans un circuit sinueux. Tout d'abord, le nouveau texte doit être présenté au Conseil des ministres ensuite, il passe devant les deux chambres.