L'année 2017 a été plutôt bonne pour les sociétés cotées. Le bénéfice global a marqué une croissance à deux chiffres pour s'établir à 32 MMDH. Selon les analystes de la place, les sociétés ont fait preuve d'une bonne résilience dans un contexte économique en profonde mutation. Ceci étant, les dividendes proposés à la distribution ont été limités à 20 MMDH, en baisse de 2,5%, et ce en raison des déficits enregistrés par certaines entreprises, ou encore le développement de stratégie... Les sociétés cotées ont fait preuve d'une bonne résilience en 2017. Preuve en est, les bénéfices qui ont totalisé près de 32 MMDH à fin 2017, en hausse de 13,2% par rapport à l'année précédente, selon Crédit du Maroc Capital, et de 11,4% BMCE Capital Research. Globalement, les réalisations de l'ensemble des sociétés cotées ont été conformes aux prévisions des analystes de la place. Une performance qui est accompagnée par l'accroissement de 4% du chiffre d'affaires agrégé qui s'établit à 237,5 MMDH, et de 2,2% du résultat d'exploitation qui pointe à 62 MMDH. Cette performance qui concerne la majorité des sociétés cotées est attribuable, selon les experts, à l'amélioration des conditions économiques. Surtout «qu'en 2016, l'année a été marquée par une activité économique languissante au plan national, suivie d'un premier semestre 2017 sous le signe de l'attentisme», soulignent les analystes d'Upline. En effet, certaines sociétés ont pu développer plusieurs stratégies face à une conjoncture économique en mutation. Il faut dire que l'année 2017 a été, d'une certaine manière, assez favorable avec une croissance économique flirtant avec les 4%, une faible inflation (+0,7%) et une amélioration de la demande intérieure (+3%) et extérieure (+10%). De plus, les activités en Afrique ont joué en faveur de ces sociétés cotées, spécialement les banques et les télécoms. Dans le détail, l'amélioration de la masse bénéficiaire a été tirée par les revenus d'une bonne partie des industries cotées. La répercussion de la hausse des cours des matières premières à l'international (gaz et pétrole) et le dynamisme de l'export des sociétés minières et agroalimentaires sont à l'origine de cette performance. Celle-ci a toutefois été atténuée par la méforme des promoteurs immobiliers du fait de la baisse du marché du ciment et de leur stratégie axée sur la restructuration de leurs dettes. De leur côté, les établissements de crédit (banques et sociétés de financement) ont connu une progression de 5,5% de leur produit net bancaire à 60,3 MMDH. Les chiffres sont sans appel : Les marges d'intermédiation ont cru de 4,7%, les marges sur commission ont progressé de 10% et les résultats sur opération de marché ont grimpé de 5,4%. Pour le secteur des assurances, les primes acquises nettes ont augmenté de près de 10% à 15,8 MMDH soutenues par le développement de la branche Vie et de la bancassurance. Par contre, le résultat d'exploitation de la cote a connu une progression limité à 2,2%. Pour cause, la quasi-stagnation du résultat des industries (30,3 MMDH) en raison de la hausse des coûts énergétiques et la morosité du secteur immobilier et qui a été combinée à la progression limitée à 1% du résultat technique du secteur des assurances (2,1 MMDH) en raison de la hausse de la sinistralité automobile. À cela s'ajoutent l'alourdissement des charges d'exploitation des groupes bancaires de 7,1%, à 30 MMDH, en raison des investissements dans le digital et le lancement des filiales participatives. La progression de leur résultat brut d'exploitation s'est donc vue limitée à 4,2% à 29,6 MMDH. À ce stade, le résultat net de la cote s'est illustré par une hausse de 11,4% grâce notamment à la non-récurrence d'éléments exceptionnels négatifs constatés en 2016, tels que de nombreux contrôles fiscaux et l'impact de la baisse de la livre égyptienne sur des industries comme Ciments du Maroc. Et ce, en plus de la réalisation de cessions avec plus-values par Managem ainsi que la détente du coût du risque des banques et la bonne tenue de leurs filiales. Les fabricants de matériaux de construction (cimenteries...) ont contribué à hauteur de 36% à la croissance des bénéfices en 2017, suivis des banques (30%), des minières (16%), du pétrole & gaz (7%) et des assurances (5,8%) Ceci dit, malgré la bonne tenue des résultats, la distribution des dividendes aurait connu une baisse de 2,5% par rapport à l'exercice précédent. Il serait aux alentours de 20 MMDH. Un repli qui serait dû principalement à la baisse de la rémunération des grosses pontes de la cote, tels LafargeHolcim, Addoha ou encore Cosumar. Les dividendes du cimentier, par exemple, ont reculé de 57% cette année en raison de la baisse des résultats à périmètre constant. Au palmarès des distributeurs de dividendes, Maroc Telecom se maintient en tête avec la distribution de 5,7 MMDH représentant 26,4% des dividendes de la place. Loin derrière, se place Attijariwafa bank (11,7%), LafargeHolcim (7,15%), BCP (5,5%), BMCE Bank (4,1%) ou encore Marsa Maroc (3,6%). D'autres sociétés, par contre, ont fait abstraction de la distribution de dividendes. Celles-ci ont soit essuyé des pertes, au terme de l'exercice 2017, soit en raison de la mise en place de stratégies de développement. Cela concerne des entreprises telles qu'Alliances, Sonasid, Risma, Fenie Brossette, IB Maroc ou encore Med Paper.