L'expérience marocaine en matière d'accueil des étudiants étrangers, notamment ceux issus du continent africain, a été mise en avant jeudi à Lisbonne, dans le cadre de la Conférence internationale sur "l'enseignement supérieur en situation d'urgence". S'exprimant à cette occasion, le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Mohamed Abou Salah, a souligné que sous l'impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc, un pays d'émigration, de transit et d'immigration, ne cesse d'exprimer son engagement en faveur d'une gestion intégrée de la migration qui prend en considération les aspirations des citoyens à la dignité, au développement économique, à la paix et à la stabilité. Il a rappelé que le Maroc s'est doté en 2013 d'une nouvelle politique migratoire qui prévoit des programmes visant une intégration réussie des migrants et des réfugiés au Maroc en leur garantissant l'accès aux services sociaux de base dans des domaines aussi importants que l'éducation, la culture, la jeunesse, la santé, l'assistance sociale, l'emploi et la formation professionnelle. Depuis le début des années 90, a-t-il poursuivi, le Maroc fait face à des réalités migratoires nouvelles, ajoutant que le royaume s'est progressivement transformé d'une terre d'émigration estudiantine en pays d'accueil et de transit pour des milliers de migrants, qui forment un groupe composite de réfugiés, de demandeurs d'asile, de migrants travailleurs, mais aussi d'étudiants étrangers. Des milliers d'étudiants étrangers issus essentiellement de 151 pays vivent au Maroc, a-t-il indiqué. Leur nombre n'a cessé de s'accroître depuis des années, passant de 6.500 étudiants en 2004 à 18.000 actuellement, soit une évolution annuelle moyenne de 9%. Selon le responsable, le nombre des étudiants africains inscrits dans les établissements marocains d'enseignement supérieur a de même connu une progression soutenue au cours des dernières années. 85% des étudiants étrangers au Maroc sont d'origine africaine, a-t-il fait savoir, expliquant cette présence par la politique active du Royaume envers les Etats africains frères et amis. Cet accroissement est dû aussi à la particularité du système de l'enseignement supérieur du Royaume et aux spécificités de la mobilité estudiantine internationale facilitée par la politique de coopération, a-t-il fait valoir lors de cette conférence qui se penche sur le mécanisme de réponse rapide (RRM) en matière d'enseignement supérieur en situation d'urgence. Mohamed Abou Salah a par ailleurs mis l'accent sur l'importance du mécanisme RRM et au rôle qu'il a joué sur divers fronts et dans plusieurs régions du monde, estimant que la réflexion sur sa faisabilité en matière d'enseignement supérieur au profit des réfugiés et migrants en situation d'urgence et en période de crises humanitaires, doit être engagée compte tenu de plusieurs éléments dont l'étude des systèmes d'enseignement des pays d'accueil et des structures d'accès des personnes vulnérables à tous les niveaux d'enseignement et de formation. La conférence, qui s'est déroulée en présence d'imminentes personnalités portugaises et étrangères ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité à Lisbonne, est organisée par la Plateforme globale d'assistance académique d'urgence pour les étudiants syriens fondée par l'ancien président portugais Jorge Sampaio.