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Les migrants, des acteurs du changement
Publié dans Albayane le 16 - 04 - 2017

En se déplaçant, les migrants créent, innovent et initient des changements...Si les migrations sont généralement perçues d'un point de vue sécuritaire comme une menace, la mobilité humaine, notamment intra-africaine est créatrice de richesses diverses. Jeudi dernier, des chercheurs africains ont abordé cette problématique au cours du Forum Afrique en mouvement organisé dans le cadre de l'évènement « Afrique en capitale » coordonné par la Fondation nationale des musées, le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), l'Université internationale de Rabat (UIR), l'Académie du Royaume du Maroc, l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) et le Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain.
Depuis quelques années, les flux migratoires connaissent une certaine mutation. Et leur impact sur la société est sans équivoque. En effet, les migrants sont de plus en plus considérés par leurs pays d'accueil comme des acteurs du développement local, a affirmé Sylvie Bredeloup, anthropologue. Cette contribution des populations de la diaspora africaine est également visible au niveau politique, a souligné la chercheure. S'il était de notoriété que les populations diasporiques contribuaient au financement des campagnes électorales dans leurs pays, aujourd'hui, elles jouent un autre rôle. Au Mali, a noté la chercheure, d'anciens migrants rentrent dans leur pays et occupent des poses de maire. De même, les ressortissants sénégalais établis en Afrique Centrale, notamment au Gabon, rentrent dans leur pays et y occupent des postes politiques.
Sur un autre registre, la migration a poussé les Etats à créer des centres d'excellence africains pour pallier la fuite des cerveaux, a confié Aly Tandian, sociologue sénégalais. Au total, le Continent compte 19 centres d'excellence qui permettent la circulation des migrants africains hautement qualifiés. « Aujourd'hui, on cherche à passer de la fuite des cerveaux à la circulation des cerveaux dans l'espace africain », a-t-il souligné.
Les migrants sont également des acteurs de l'innovation en matière d'investissement. En Afrique, plusieurs migrants investissent dans l'agrobusiness de nos jours, a confié le sociologue sénégalais. «Aujourd'hui, plusieurs sénégalais aux USA de retour investissent avec d'autres dans l'agrobusiness au Sénégal».
Aujourd'hui, des migrants disqualifiés pendant longtemps du centre national de la formation, de retour se lancent dans le domaine de l'enseignement en créant des établissements d'enseignement supérieur. «Des recherches nous ont montré récemment que les migrants contribuent à la mise en place d'universités privées.
Cela joue énormément dans la mobilité des étudiants sénégalais. Pendant longtemps, tout étudiant sénégalais voulait forcément se rendre ailleurs pour se former. Aujourd'hui, ces jeunes ont l'opportunité de continuer leur formation sur place », a-t-il expliqué. Pour le chercheur sénégalais Cheik Oumar Ba, l'Etat doit créer des conditions favorables pour l'investissement de ses ressortissants à l'étranger. «On voit l'Etat créer plus de conditions favorables pour les investissements étrangers que pour ses ressortissants à l'étranger», a-t-il avancé.
Si dans les années 90, plusieurs chercheurs avançaient que la migration internationale est toujours précédée par la migration interne, tel n'est pas le cas aujourd'hui, a déclaré pour sa part Cheik Oumar Ba, sociologue sénégalais. «On se rend compte de nos jours que ces deux types de migrations ne sont pas forcément liés. Ce n'est parce qu'une personne a migré en interne qu'elle doit forcément migrer à l'international », a-t-il souligné. Selon le chercheur, la réalité est plus complexe. «En effet, chaque fois que l'Etat a investi dans une région particulière, cela a attiré davantage les jeunes. Cela ne les a pas poussés à chercher à migrer à l'international», a confié le chercheur.
Si la migration est à l'origine d'innovation, elle est également l'objet de résistances. Dans ce sens, les chercheurs ont dénoncé les programmes financés par l'Europe, les ONG dont l'objectif est de limiter la mobilité intra-africaine, en vue de réduire les flux migratoires vers l'Europe, d'où la création de zones tampons qui empêchent la libre circulation des personnes sur le continent. «Aujourd'hui, c'est désastreux de voir que des politiques nationales d'immigration de plusieurs pays, entre autres le Sénégal, sont essentiellement mises en place sous fond des organisations internationales, notamment l'Organisation internationale de la Migration (OIM)», ont dénoncé les chercheurs. «J'ai été observateur dans l'élaboration de la politique nationale d'immigration au Sénégal. J'ai toujours évoqué ce problème. Où est la responsabilité de nos autorités ?», a témoigné Aly Tandian. En Angola, avec l'arrivée croissante des Portugais d'origine angolaise, le pays est entrain de remettre en question les conditions d'accueil de ces personnes à travers un système de quotas, a confié pour sa part Sylvie Bredeloup.
En conclusion, pour les panélistes, la migration en Afrique doit constituer une priorité. Les autorités africaines doivent permettre à leurs ressortissants d'investir dans leurs pays en vue du développement du continent.
Danielle Engolo
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AMCI : 50 000 étudiants africains formés depuis 1986
Selon le secrétaire général du ministère délégué auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, El Habib Nadir, plus de 50% des mouvements migratoires en Afrique se produisent à l'intérieur du continent. En effet, près de sept migrants africains sur dix s'installent dans un autre pays africain. Dans ce cadre, Mohamed Methqal, directeur général de l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) s'est focalisé sur la mobilité estudiantine africaine au Maroc. Selon les chiffres avancés, plus de 30 000 lauréats de l'enseignement public marocain issus d'Afrique ont été formés au Maroc depuis plus de 30 ans dans différentes universités, grandes écoles, instituts de formation professionnelle... «Aujourd'hui, le Maroc a réussi à développer une plateforme autour de l'écosystème éducatif. Aujourd'hui, le Maroc joue un rôle clé dans la mobilité des talents africains, dans la formation, à travers différents programmes, dont le programme de coopération technique », a-t-il affirmé. Cette année, l'Agence accueille 11000 étudiants étrangers, soit près de 9000 étudiants issus d'Afrique. Chaque année, 2000 étudiants arrivent au Maroc. Ainsi, depuis sa création, l'agence a accueilli près de 50 000 étudiants. Au sein de la Cité internationale de Rabat, ce sont 800 étudiants étrangers qui sont logés chaque année. Concernant la mobilité des cadres africains, chaque année, 500 cadres du secteur public, des administrations, des ministères africains, sont formés au Maroc par le canal de l'AMCI. Au total, plus de 2000 cadres africains ont été formés au Maroc depuis plus de 20 ans. L'agence ambitionne de déployer plusieurs autres programmes de formation des cadres avec certains instituts publics au cours des prochaines années.
Le Maroc, co-président du Forum mondial Migration et développement
Le Maroc est au devant de la scène internationale en matière de gestion migratoire. En 2017-2018, le Royaume co-présidera avec l'Allemagne le Forum mondial Migration et développement. Selon le secrétaire général du ministère délégué auprès du ministère des Affaires étrangères, chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, El Habib Nadir, ce sera l'occasion pour les composantes de la société civile de porter la voix de l'Afrique, de faire des préoccupations de l'Afrique en termes de mobilité humaine et de migration, des priorités à caractère international. «Je crois qu'on ne doit pas rater ce cadre si on veut mettre les préoccupations africaines au rang des priorités internationales», a-t-il déclaré. Par ailleurs, le pacte mondial de la migration faisant suite au sommet mondial de la migration à New York en Septembre 2016 serait en cours de préparation. Une occasion également de présenter les préoccupations africaines en matière de mobilité, a-t-il déclaré.


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