Bien que la migration que l'on peut penser «classique» perdure, de nouvelles dynamiques commencent à s'ancrer. D'où la nécessité d'un think tank qui ne sera pas sans contribuer à soulever davantage les problématiques liées à la question migratoire, au Maroc ou ailleurs. Cela fait cinq années consécutives que le Festival Gnaoua et musiques du monde se penche, de manière très réfléchie et rapprochée, sur des problématiques liées à l'Afrique. Au-delà de la musique en effet, ce festival est devenu à travers les années une plate-forme d'échanges reconnue grâce à son fameux forum des droits de l'Homme. Un rendez-vous qui discutera pour cette année et pendant deux jours le thème « Diasporas africaines : racines, mobilités et ancrages». Ce ne sont pas que les mélomanes qui accompliront leur pèlerinage du 12 au 15 mai à Essaouira. Cette ville abritera, en marge de la 19ème édition du festival Gnaoua, le forum des droits de l'Homme. Durant les matinées des 13 et 14 mai 2016, Essaouira s'improvisera un espace de dialogue entièrement dédié aux mobilités africaines. Une occasion «de se pencher sur les apports diasporiques à l'Afrique, et de réfléchir aux nouvelles mutations qui en résultent», précise-t-on auprès des initiateurs de cette plate-forme de réflexion. Bien que la migration que l'on peut penser «classique» perdure, de nouvelles dynamiques commencent à s'ancrer. D'où la nécessité d'un think tank qui ne sera pas sans contribuer à soulever davantage les problématiques liées à la question migratoire, au Maroc ou ailleurs. Tel qu'expliqué, l'Afrique est l'un des continents où la migration est une tradition. Toutefois, l'on fait face aujourd'hui à de nouvelles dynamiques de mobilité. «Au moment où les migrations Sud-Nord perdurent, de nouvelles formes de mobilité émergent. Caractérisées par une transnationalisation et des déplacements circulaires, elles permettent l'émergence d'un cosmopolitisme fondé sur la fluidité, et une reconnaissance de l'altérité, sans pour autant être exemptes de tensions, avec des formes de rejet que subissent parfois les populations immigrées», précise la même source. L'échange autour de ces questions, et bien d'autres, sera organisé sous forme de tables rondes étalées sur deux jours. Ainsi, la matinée du 13 mai sera consacrée au cosmopolitisme africain et aux modalités complexes des constructions plurielles d'identités. Elle sera modérée par le directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (France), Jean-Baptiste Meyer, et verra la participation de l'écrivain marocain Fouad Laroui, du sociologue Mehdi Alioua et de deux chercheurs sénégalais, Abdourahmane Seck, docteur en anthropologie, et Ousmane Khouma, professeur en droit et directeur des études de l'Institut des droits de l'Homme et de la paix. Une deuxième table ronde se tiendra le jour même et discutera les diasporas et marchés de savoirs globaux. Une occasion de faire le focus sur l'apport des compétences africaines du monde. La femme africaine s'invitera également aux échanges et sera au centre de la table ronde du 14 mai. Ce sera, pour les organisateurs, «l'occasion d'analyser et de mettre à jour les récentes avancées des systèmes juridiques africains en matière d'égalité homme-femme». Pour clore ce cercle de débat, et pour rester proche de l'esprit qui planera sur la ville, la dernière table ronde évoquera la question des circulations artistiques et culturelles. Elle mettra ainsi en avant les offres de compétences et de rayonnements des univers culturels africains par l'apport des diasporas, ainsi que leur rayonnement sur les cultures et l'image de l'Afrique dans les pays d'accueil.