Le gouvernement de Sebta propose une nouvelle feuille de route pour affronter le problème du commerce frontalier. Elle inclut la distribution de cartes biométriques au profit des porteurs pour réguler le transit. Le projet de supprimer l'exception au traité de Schengen, permettant aux résidents de Tétouan et Nador d'accéder à l'enclave espagnole sans visa, est tombé à l'eau. La mesure qui devrait permettre, selon les autorités de Sebta, de décongestionner le trafic aux frontières et limiter les flux des porteurs n'a pas eu la bénédiction des autorités marocaines. L'idée, soutenue par le gouvernement du préside ainsi que la délégation du gouvernement central, ne serait pas efficace. La délégation du gouvernement à Sebta n'a pas livré les motifs de cette rétraction, alors que cette décision fut présentée comme le remède miraculeux à l'épineux dossier des porteurs et la situation chaotique et mortelle, aux postes-frontières entre le Maroc et Sebta. L'abandon de cette piste a été confirmé par le délégué du gouvernement, Nicolas Fernandez Cucurull. C'est d'ailleurs ce responsable sebti qui a annoncé, il y a moins d'un an et en grande fanfare, cette proposition, comme moyen pour faire face à la montée en puissance du nombre des porteurs qui se dédient au commerce transfrontalier. Le gouvernement de la ville avait vite repris à son compte cette annonce et a tenté de la présenter comme la seule alternative aux problèmes vécus aux frontières. Seulement, il semblerait que la proposition ne fût pas du goût des autorités marocaines, d'où le report, sine die, de son application. Selon le pure-player local www.ceutaaldia.es, le projet a été mis de côté au profit d'une mesure «moins ambitieuse». De ce fait, le ministère de l'Intérieur espagnol propose la distribution de cartes biométriques au profit de 2.500 porteurs, au grand maximum. La mesure serait plus facile à mettre en place, qu'une révision du statut de Schengen qui requiert la bénédiction des Etats membres de l'Union européenne, souligne le média sebti. En effet, les autorités sebties estiment que la frontière est en mesure d'absorber 2.500 personnes par jour, alors qu'ils sont plus de 25.000 à emprunter ce passage quotidiennement. Qu'adviendra-t-il du reste des porteurs non-bénéficiaires de ladite carte ? Et surtout, quels seront les critères d'octroi de ce nouveau sésame ? Auprès de la délégation du gouvernement de Sebta, d'où cette information a été rendue publique, c'est le flou total. En se réunissant avec les médias vendredi dernier, le délégué n'a pas fourni de plus amples informations sur cette décision qui marque un nouveau tournant dans le dossier du commerce transfrontalier, devenu le cauchemar des autorités sebties. Reste à savoir aussi comment les deux parties, marocaine et espagnole, se mettront-elles d'accord pour financer la logistique relative à la mise en service de ce projet, ambitieux, certes, mais peu réalisable ? D'ailleurs, quelques voix sebties commencent déjà à douter de l'efficacité de cette nouvelle annonce, estimant que le fond du problème est ailleurs. Le responsable sebti n'a pas manqué de préciser que ce nouveau schéma est élaboré en concertation avec les autorités marocaines. Outre cette mesure, la délégation du gouvernement a annoncé un plan global de restructuration de la frontière, incluant le renforcement des voies reliant les deux frontières. Il est question aussi de consacrer une voie aux véhicules spécialisés dans le transport de marchandises. Au total, et selon le responsable sebti, l'enclave disposera de trois accès. Ces travaux de réaménagement de la frontière devraient commencer en 2019.