La session d'investiture du président de région repoussée et Carles Puigdemont, toujours exilé en Belgique, devra encore patienter. En effet, le président du Parlement catalan, Roger Torrent, a décidé de repousser et non d'annuler la session d'investiture du président de région. Une session de Parlement qui avait été interdite par la justice espagnole. Torrent n'a pas précisé de nouvelle date pour la tenue de cette session d'investiture. Cette session est repoussée après un arrêt de la Cour constitutionnelle, daté de samedi dernier. La cour a été saisie par le gouvernement central et avait interdit sa tenue. Les juges agissant en urgence ont annoncé qu'en cas d'investiture à distance, le vote ne serait pas valable. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a d'ailleurs prévenu aujourd'hui que «le président du Parlement, Roger Torrent, pourrait sans aucun doute être tenu pour responsable» s'il maintenait la session du Parlement malgré la résolution du tribunal. Les magistrats ont en outre considéré que M.Puigdemont devait auparavant demander en personne au juge de la Cour suprême, chargé de l'enquête le visant, l'autorisation de comparaître devant la Chambre. Le Parlement doit respecter un délai légal s'achevant mercredi pour la session d'investiture. Carles Puigdemont a contesté devant la Cour constitutionnelle l'arrêt en cause. Celle-ci examinera son recours aujourd'hui même, à partir de 13 heures. Roger Torrent a dénoncé une décision de justice qui «viole les droits de millions de Catalans». Les indépendantistes ont, quant à eux, réagi et ont maintenu leur projet d'investir Carles Puigdemont à la tête de l'Exécutif régional. D'ailleurs, le président du Parlement catalan, Torrent s'est engagé à «défendre jusqu'au bout» les droit de M.Puigdemont. Ce dernier, destitué par Madrid, est le seul candidat à la présidence de cette région de 7,5 millions d'habitants. Les partisans de M. Puigdemont avaient prévu de manifester aux abords de la chambre en arborant des masques à l'effigie de leur chef de file. On ignore si Carles Puigdemont avait prévu d'être parmi eux ou de faire une apparition surprise devant les élus au risque d'être arrêté pour «rébellion» après trois mois d'exil volontaire en Belgique. L'atmosphère reste toujours extrêmement tendue entre Madrid et les séparatistes, sans aucune amorce de dialogue, alors que chacun campe sur ses positions. Certains dans le camp indépendantiste estiment toutefois ouvertement qu'il est temps, désormais, de «sacrifier» Puigdemont pour permettre à un nouveau gouvernement régional de prendre ses fonctions et pour mettre fin à la mise sous tutelle de la Catalogne.