Tenu de veiller à la prévention des risques pouvant avoir un effet domino sur toute l'économie marocaine, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a tenu le 20 décembre sa sixième réunion au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat. Le système financier marocain demeure résilient. Veiller sur la stabilité financière du pays est devenu il y a quelques années une mission à part entière de Bank Al-Maghrib. Depuis lors, des réunions se tiennent régulièrement par un comité composite comptant les différentes autorités financières dit : le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques. Sa dernière réunion ayant eu lieu le 20 décembre courant est la 6e en son genre. À chaque fois, la cartographie des risques systémiques est passée au crible tout autant que l'état d'avancement de la feuille de route inter-autorité en matière de stabilité financière couvrant la période 2016-2018. Des risques modérés Cette analyse fait ressortir un état global de risque modéré sur l'ensemble des composantes du marché financier. De plus, les risques macroéconomiques à même d'affecter ce marché «se maintiennent globalement à un niveau modéré dans un contexte caractérisé notamment par la poursuite de la consolidation budgétaire», précise la Banque centrale dans un communiqué. Ce dernier souligne d'ailleurs que sur le plan des comptes extérieurs, le risque demeure limité à la faveur de l'atténuation progressive du déficit du compte courant et de l'adéquation du niveau des réserves internationales nettes. Cette situation assurera en 2017 la couverture de plus de 5 mois d'importations de biens et services. Au plan national, la croissance économique connaît en 2017 une accélération tirée essentiellement par le rebond de la valeur ajoutée agricole et la reprise, quoiqu'à un rythme lent, des activités non agricoles. Pour ce qui est des perspectives macroéconomiques, l'évolution demeure globalement favorable grâce au raffermissement de l'activité économique mondiale et la poursuite de l'allègement des déficits jumeaux. Des zones d'incertitudes entourent toutefois les conditions extérieures en raison notamment des tensions géopolitiques et la politique commerciale aux USA. Créances en souffrance significatives Au niveau du secteur bancaire, le constat est tel que parallèlement à l'amélioration du crédit bancaire, le niveau des créances en souffrance reste significatif. Pourtant, la croissance des crédits demeure modérée, quoiqu'en accélération chez les entreprises non financière tandis qu'au niveau des créances en souffrance, elle est en décélération. Dans ce contexte, la Banque centrale rappelle que les résultats des banques au terme du 1er semestre de l'année en cours ont décéléré en lien avec de moins bonnes performances des opérations de marché. En dépit de cette situation, Bank Al-Maghrib souligne que «le secteur bancaire demeure rentable et adéquatement capitalisé et s'avère résilient aux stress-tests simulant des chocs macroéconomiques. Les expositions aux risques de concentration et de taux d'intérêt, font, pour leur part, l'objet d'un suivi particulier». Une marge de solvabilité confortable Du côté du secteur de l'assurance, les compagnies continuent d'afficher une marge de solvabilité largement supérieure au minimum réglementaire. D'ailleurs, malgré une légère baisse du taux de couverture des provisions techniques par des actifs représentatifs, le minimum exigé en termes de couverture est toujours respecté. Toutefois, la Banque centrale précise que ces excédents de marge devraient probablement connaître une baisse avec le passage futur vers un régime prudentiel basé sur les risques. Par ailleurs, «l'application progressive de la réforme paramétrique du régime des pensions civiles se poursuit. Cette réforme a conduit, à travers la mise en place d'une tarification équilibrée pour les droits futurs des affiliés, à une amélioration de certains indicateurs de risque afférents à ce régime. Elle n'a toutefois pas permis de résorber les engagements importants du régime au titre des droits passés». Marché boursier dynamique Sur le marché boursier, la faiblesse du flottant freine l'élan haussier de sa liquidité. «Dans le même temps, la volatilité enregistre une baisse importante après deux années de hausses consécutives. La valorisation, pour sa part, demeure relativement élevée malgré l'enregistrement d'un certain recul», souligne-t-on dans le communiqué de presse. Elle est tirée par des investisseurs à la recherche de rentabilité dans un contexte de taux d'intérêts qui restent bas. Parmi ces investisseurs, on trouve les OPCVM dont les souscriptions se sont plutôt orientées vers les catégories «actions» et «diversifiés». Le marché des prêts de titres fait l'objet d'une attention particulière suite à la forte progression de l'encours des opérations en 2017.