Mounia Boutaleb, Plasticienne La plasticienne Mounia Boutaleb défie les apparences en exposant ses œuvres à la Galerie Nadar de Casablanca, jusqu'au 13 janvier. Intitulée «Au-delà des apparences», cette exposition réunit 55 œuvres inédites sur toile et papier. L'une d'entre-elles a remporté en juillet 2017 le Prix José Diaz Fuentès de la Biennale d'Art de Sarria en Espagne. «Au delà des apparences», c'est ce que Mounia Boutaleb souhaitait entrevoir à travers ses œuvres. Avec 55 toiles exposées à la Galerie Nadar de Casablanca jusqu'au 13 janvier, la plasticienne a les idées claires : «Avec le temps et la maturité, je me suis rendu compte que nous ne percevons rien ou peu du monde tel qu'il est réellement. Je pense que les gens vivent dans une sorte de conscience collective et prennent tout simplement l'apparence pour réalité. En somme, nous ne voyons que ce que nous voulons bien voir. À travers les toiles de cette exposition, j'ai essayé de répondre à cette dualité entre les apparences et la réalité», confie l'artiste née en 1971 à Casablanca, où elle vit et travaille aujourd'hui. Depuis le lycée, Mounia Nejm-Eddine Boutaleb n'a jamais vraiment cessé de dessiner. Après une longue période d'exercices, où elle s'est employée à réaliser divers travaux figuratifs, l'artiste se lance, à partir de 1998, dans la peinture abstraite. Après une longue carrière professionnelle où elle vit entre le Maroc et la France, elle s'installe à Paris pour trois ans et s'aguerrit à l'histoire de l'art. C'est ainsi qu'elle va «traiter» des sujets comme les émotions ou la passion, en s'imposant une méthode précise et des techniques variées. Son objectif : prendre plaisir à peindre et transmettre sa vision des rapports humains. C'est bien l'interaction entre les individus qui est au centre de son œuvre. Depuis son plus jeune âge, l'expression artistique, sous diverses facettes, l'attire et l'interpelle. Après une solide formation aux Beaux-Arts de Paris et une assidue fréquentation des ateliers à Paris, où une écriture figurative sous ses diverses formes (dessin, peinture sur verre etc.) lui devient familière, son vocabulaire plastique s'affirme et la conduit à l'abstraction. «Mounia Boutaleb est une artiste méthodique et positiviste. Ses œuvres sont issues d'une recherche thématique en constante évolution. Ses peintures abstraites sont des images autonomes qui ne renvoient à rien d'autre qu'elles-mêmes en ce sens elles s'apparentent aux icônes qui manifestent la présence d'un contenu plutôt qu'elles ne le représentent. Elles révèlent l'existence de réalités invisibles et inconnues, celles de la complexité des rapports humains : la joie, l'amitié, l'amour, le bonheur, l'espoir, la différence, la tolérance, la passion ou la diversité... du rapport de l'homme à la liberté», confie Anne-Michelle Vrillet, plasticienne française et commissaire aux expositions de la Biennale de Sarria (Salon international d'art en Espagne) qui l'a vue décrocher en juillet dernier le prix José Diaz Fuentes pour une de ses toiles. La Marocaine était en compétition avec 80 peintres, venus de 23 pays différents, et plus de 200 toiles. Un supplément d'âme et un besoin de réflexion, qui donnent une belle dimension aux toiles de Mounia Boutaleb et lui permettent de sillonner le monde de Dubaï à Paris en passant par Monaco, Amsterdam, Miami et puis Casablanca. Le tout, «Au-delà des apparences» bien sûr.