Driss Farissi, Directeur général de KANTAR TNS Le cabinet Kantar TNS (anciennement TNS Sofres )- l'un des ténor des études marketing - a dévoilé les résultats de leur première enquête sur les banques participatives au Maroc. Quelle place occupe la finance participative dans l'esprit des Marocains? Comment les Marocains se projettent vis-à-vis de la finance participative? Quel est le bon mix marketing à adopter pour conquérir cette clientèle? a-t-il été demandé à 1.003 personnes lors d'un sondage téléphonique. Au final, TNS a pu révéler -devant les différents acteurs du marché-des chiffres «inédits», et qui ont plus au moins été bien accueilli par la profession. Les Inspirations ECO : Pourquoi avoir pensé à effectuer cette étude maintenant? Driss Farissi : Honnêtement, c'est juste une opportunité. Au sein de TNS, nous suivons un programme Marketing suite auquel nous nous engageons à organiser des évènements chaque année pour venir avec des études pour sortir vers le marché et commenter ensuite les résultats. Le sujet de la finance participative s'est imposé tout simplement..Comme c'est l'année de lancement et tout le monde en parle actuellement...et comme nous ne sommes pas du secteur, c'est presque fortuit finalement. Parce que nous avons un programme annuel à respecter et le choix du sujet vient après discussions et réunions.. Cela n'aurait pas été opportun de le faire en début d'année ou avant...Ce qui aurait donné un outil aux banques pour orienter au mieux leur plan de communication ? En effet, à l'heure actuelle, l'intention reste la même grâce à l'étude. Même si les demandes, les attentes et les besoins des gens changent à travers le temps. Nous, notre but aussi est de montrer au marché notre savoir-faire et pour que les banques nous sollicitent par la suite sur des thématiques ...L'on peut dire que l'on a pris pour l'instant le pouls du marché à un instant "t". Mais l'on aimerait bien que cela se fasse de façon continue.. Vous comptez donc réitérer l'expérience... On l'espère bien, mais il reste la problématique du financement. On aimerait avoir du sponsoring auprès des différents acteurs du marché pour pouvoir poursuivre cette aventure.. Quel serait le moment idéal pour une nouvelle étude ? Nous espérons que cela se fasse dans deux, voire trois ans.. Vous allez reprendre la même méthodologie ? Fondamentalement non. Certaines questions peuvent être changer, éliminer, rajouter...mais au final, on gardera la même méthodologie. Je parle plutôt de la taille de l'échantillon. Mais vous savez qu'avec 1.003 personnes, on fait des élections aux Etats-Unis...Là où il y a pratiquement 300 millions de personnes et où on prédit la victoire des uns et la défaite des autres avec un échantillon de cette taille (rires). C'est un art, c'est une technique mais pas un choix personnel. On cherche au fait à minimiser la marge d'erreur. Et quand on arrive à une marge d'erreur autour de 3%, pas la peine d'aller vers des échantillons de 20.000 ou plus. Donc avec 1.003 personnes, vous avez pu évaluer la perception de chaque individu qu'il soit du sud ou de l'axe Casa-Rabat... Bon, c'est vrai que nous avons montré qu'un schéma national... Après on peut très bien zoomer pour voir en détails la perception des Casablancais ou autres, et comparer les disparités régionales...Mais la répartition représente le poids de chaque individu dans la population nationale. Le taux de bancarisation à 37% est aussi calculé sur cette base là.. Oui et c'est ce qui nous donne ce résultat là. Les 37% sont le taux de bancarisation par personne...et non par compte, comme le propose la méthode de Bank Al-Maghrib. Vous n'avez pas parlé de Takaful, pourtant elle va de pair avec la banque participative.. Non, nous nous sommes concentrés sur le volet bancaire de la finance participative. Peut-être que cela sera intégré dans la prochaine étude, le temps que les gens assimilent aussi le concept. Finalement, d'après ces chiffres, pensez-vous que la finance participative réussira rapidement sur le marché marocain ? Je pense que cela va prendre un certain temps..Je dirai plutôt raisonnablement, mais pas rapidement. Le taux de bancarisation gagnera peut-être 8 à 10% de plus dans les trois ans à venir grâce à la banque participative... Au final, ce sera 5 à 10% de personnes en plus qui pourraient ainsi intégrer ce système financier...