Chapeautée par le département de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville, la nouvelle étude porte sur la mise en place de la Stratégie nationale de renouvellement urbain au Maroc. L'année 2018 connaîtra le lancement de la première étape de finalisation d'une stratégie nationale de renouvellement urbain. C'est en tout cas ce qui ressort des conclusions du ministère de tutelle dans son argumentaire relatif au lancement de cette nouvelle étude en décembre 2017. Selon les données de la Direction de l'urbanisme au sein du département de l'Aménagement du territoire et de l'urbanisme, «le Maroc fait face à une urbanisation effrénée ayant atteint un taux de 65% (urbain et périurbain). Ainsi, la population urbaine s'est vue multipliée par six en passant de 3,4 millions d'habitants en 1960 à 20,17 millions d'habitants en 2014. Selon les projections du HCP, les villes marocaines abriteraient en 2050 73,6% des habitants du pays», précisent les données préliminaires qui forment le cadre de référence de l'étude projetée. Les grandes et moyennes villes sont soumises à une dynamique d'urbanisation soutenue et atteignent des dimensions importantes, ceci est accompagné d'un accroissement de la population urbaine qui a entraîné une pression de plus en plus forte sur les villes et leurs périphéries. L'impact considérable autant sur la qualité de vie que sur l'environnement reste très coûteux et engendre des dispersions des zones urbaines et son corollaire l'augmentation des coûts des services et des infrastructures. Le constat Les enjeux urbains sont multiples. D'après les données du gouvernement, l'augmentation du nombre des agglomérations s'est accompagnée d'une concentration de près des 2/3 de la population urbaine dans 26 villes. Sept grandes villes (Casablanca, Fès, Tanger, Marrakech, Agadir, Meknès et Rabat) concentrent 24,9% de la population du pays, «passant ainsi à l'échelle des métropoles nationales», indique le diagnostic établi. D'autres indicateurs attestent de l'urgence de la mise en place d'une stratégie globale pour pouvoir affronter plusieurs problématiques concernant la création d'emplois, la mixité sociale, l'accès au logement et la sécurité. Le nouvel agenda urbain qui sera tracé devra également se baser sur les résultats de «la réflexion stratégique qui sera lancée pour la mise en place de la stratégie nationale de renouvellement urbain au Maroc en réponse au phénomène d'étalement urbain en tant qu'outil d'aide à la décision des acteurs leur permettant d'asseoir une vision et une stratégie d'aménagement et de valorisation du potentiel foncier dans les tissus existants», indiquent les concepteurs de cette étude. L'Etat espère disposer de plus de visibilité sur les gisements fonciers qui pourront être mobilisés avant d'envisager toute programmation. La stratégie projetée devra surtout permettre le renouvellement du foncier existant «et sera l'occasion de se donner les moyens d'une véritable politique de rationalisation de la consommation des territoires et de développement durable des villes». Les objectifs de la stratégie Présenter un atlas du territoire prenant en compte les différents types de données Etablir les brochures de vulgarisation des stratégies de renouvellement urbain par ville Identifier les sites potentiels et attractifs d'interventions Mettre en place une approche d'intervention de renouvellement urbain relative à chaque ville Lancement d'un système d'information géographique comprenant toutes les données inventoriées Le «pack diagnostic du gisement foncier» par ville et par type de foncier 15 villes identifiées comme territoire pilote En dehors des 7 villes qui figurent en tête de liste des agglomérations concernées de près par la nouvelle stratégie de renouvellement urbain, ce sont au total 15 villes qui enregistrent la même tendance vers une croissance urbaine avec un seuil de près de 300.000 habitants, à savoir Oujda, Kénitra, Tétouan, Témara, Safi, El Jadida et Béni Mellal. Il s'agira, à partir de 2018, de se mettre d'accord sur un dispositif commun pour améliorer les conditions de leur croissance, «d'anticiper leur développement et de rationaliser la consommation de leur potentiel foncier existant». Dans un premier temps, il faudra d'élaborer un diagnostic général des villes pilotes qui tienne compte des orientations des documents d'urbanisme en vigueur avec le repérage des projets en cours de programmation ou ceux déjà lancés. L'évaluation du potentiel foncier devra également concerner les terrains libres et les îlots d'habitats peu denses ainsi que les périmètres des grands projets.