Très peu de gens ont prêté attention à une certaine phrase, dans la fameuse divagation de notre «ami» Messahel. Le soi-disant diplomate en chef, évoquant la percée africaine des entreprises marocaine, a lancé: «Personne ne nous fait peur» ! Il s'est ainsi trahi en reconnaissant clairement que la diplomatie économique prônée par le Maroc a contrarié les plans d'hégémonie d'Alger sur le continent. Il n'y a rien de surprenant à cela puisque, historiquement, l'économie et le business ont toujours été les parents pauvres des affaires étrangères algériennes. C'est pourquoi l'homme ne savait trop quoi répondre aux questions insistantes des hommes d'affaires algériens qui l'interpellaient sur le soutien de l'Etat marocain aux entreprises nationales investissant en Afrique. Messahel est issu d'une ancienne école qui ne s'y connaît guère mais, au lieu d'opter pour un langage diplomatique, il a erré sur un terrain économique qu'il ne maîtrise pourtant pas. Ses hallucinations quant au rating de l'Algérie au Doing Business resteront dans les annales des bêtisiers. Plus sérieusement, si Alger a préféré garder le silence sur cette affaire, c'est qu'elle ne veut pas enfoncer le clou, surtout que son ministre a diffamé l'Egypte, la Libye et la Tunisie en plus du Maroc. C'est pourquoi la meilleure réponse à ce genre de provocation consiste d'abord à ne pas tomber dans le piège des amalgames concernant le peuple algérien frère. Ensuite, c'est sur le terrain africain qu'il faut lancer le défi de la compétitivité des entreprises privées et publiques. La compétition est d'ailleurs ouverte à tous; Messahel doit maintenant surmonter sa peur bleue !