Le cashless n'est pas pour demain, les derniers chiffres du Centre monétique interbancaire (CMI) viennent une fois de plus de le prouver. Les opérations par carte marocaine au Maroc sont pour 84% concentrées sur les activités de retrait au GAB. Le paiement chez les commerçants et E-marchands ne représente que 14% en nombre d'opérations. L'utilisation du cash n'est pas près de disparaître. Alors que certains pays sont en train d'expérimenter une dématérialisation complète des opérations monétiques, les usagers marocains continuent de privilégier le contact direct avec les billets (voir entretien page 11). Les derniers chiffres de l'activité monétaire à fin septembre, publiés par le Centre monétique interbancaire (CMI), en attestent. Durant les 9 premiers mois de l'année, les cartes marocaines ont enregistré, en paiements et en retraits, 238,9 millions d'opérations pour un montant de 195,8 MMDH (+8,6% en nombre et +8,3% en montant). Durant cette période, les opérations par carte ont servi dans 84,9% des cas à retirer de l'argent auprès des guichets automatiques. Ces opérations représentent 91,9% du montant. 202,8 millions d'opérations de retrait ont été comptabilisées pour un montant de 180 MMDH, en progression de 5,7% en nombre et de 7,2% en montant par rapport à la même période en 2016. Pendant ce temps, le paiement sur TPE ou chez les E-marchands demeure limité avec à peine 14% du nombre d'opérations et 7,9% du montant. Ces opérations se chiffrent à 33,5 millions pour un montant de 15,5 MMDH, en progression de 32,3% en nombre et de 22,2% en montant par rapport à la même période de 2016. Bien que les banques de la place aient introduit de nombreuses mises à jour de leur logiciel GAB afin de permettre un usage plus intuitif du paiement via guichet (facture, vignette, etc .), cette activité est quasi-inexistante, représentant à peine 1% du nombre d'opérations et 0,2% du montant. Les opérations de paiements sur GAB par carte marocaine pour le paiement de factures, de taxes et l'achat de recharges télécoms ont totalisé, durant les 9 premiers mois 2017, 2,6 millions d'opérations pour un montant de 348,1 MDH, en régression de 8,2% en nombre et en progression de 3,4% en montant par rapport à la même période en 2016. La faiblesse de l'usage du paiement électronique s'explique en partie par la réticence des usagers marocains à utiliser leurs cartes bancaires de crainte d'exposer leurs données bancaires. Pourtant, les technologies utilisées demeurent particulièrement sécurisées. Parallèlement, de nombreux commerçants refusent des paiements en dessous de 100 DH. La raison invoquée est souvent l'importance de la commission accordée au CMI pour toute opération de ce type. Cette réalité rend également l'utilisation de terminaux de paiement électronique difficile chez les petits commerces qui gèrent traditionnellement de petits montants. Globalement, les opérations de retrait d'espèces, les opérations de paiement auprès des commerçants et E-marchands, les opérations de paiement sur les GAB et les opérations de cash advance par carte bancaire marocaine et étrangère au Maroc ont atteint, durant la période étudiée, 250,7 millions d'opérations. Cela représente un montant global de 212,3 MMDH. L'activité est en progression de 8,8% en nombre d'opérations et de 8,6% en montant par rapport à la même période en 2016.