Partis au Sénégal pour faire de la figuration au Championnat d'Afrique de basket-ball 2017, les Lions de l'Atlas ont créé la surprise en enchaînant trois victoires, dont une contre la légendaire sélection de l'Angola. Le joueur du Wydad, Abdelali Lahrichi (8) dresse à Leseco.ma le «making of» de cet exploit. Leseco.ma : Votre participation à l'Afrobasket 2017 devait être symbolique et vous avez fini premier du groupe. D'où est venu le déclic ? Abdelali Lahrichi : Il est vrai que notre participation était sérieusement compromise en raison des problèmes d'ordre organisationnel et financier, au point que nous étions à deux doigts de déclarer forfait. Nous sommes arrivés à Dakar près de 12 heures avant le premier match contre la Centrafrique, ce qui est insuffisant pour s'acclimater avec la chaleur et l'humidité du pays qui nous posaient des soucis de récupération. Comme vous le savez, notre stage de préparation en Turquie n'était pas suffisant, mais le collectif a pris le dessus. -Où avez-vous puisé l'énergie pour surpasser les difficultés qui ont entaché la préparation de ce championnat ? -Dès notre arrivée à l'hôtel, nous avons tenu une très longue réunion où nous avons décidé de mettre de côté les problèmes du basket-ball marocain et jouer sans pression, sachant qu'on allait affronter la redoutable équipe de l'Angola, onze fois Championne d'Afrique. Comme l'appétit vient en mangeant, après la victoire contre la Centrafrique (76-66), nous avons abordé l'Angola avec plus d'insolence et ça a marché (60-53). Nous étions déjà en quarts de finale avant de réaliser un carton plein grâce à une troisième victoire contre l'Ouganda (79-70). Est-ce que cet exploit a eu des échos chez les responsables du sport au Maroc qui regardaient le basket-ball marocain mourir en silence ? -Absolument. Avant de repartir pour la Tunisie pour y affronter l'Egypte demain jeudi 14 septembre en quarts, nous avons regagné le Maroc. Le ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami, nous a accueillis pour nous féliciter et encourager, mais surtout pour s'engager fermement à débloquer les questions financières inhérentes aux salaires des joueurs et techniciens qui ont plombé pendant des années la sélection nationale de basket-ball. Quant à la pratique de ce sport de façon générale, je pense qu'elle fera l'objet d'un débat après les Afrobasket 2017 pour dépasser les conflits individuels et penser surtout à défendre les couleurs du Maroc. En attendant, on va garder le même état d'esprit pour affronter l'Egypte et aller encore plus loin dans cette compétition.