Dans l'objectif de développer l'énergie solaire, l'Agence nationale pour les énergies renouvelables du Sénégal (ANER) mise sur l'expérience du Maroc. Le développement de l'énergie solaire est aussi concerné par la coopération entre le Maroc et le Sénégal. D'ailleurs, une convention de partenariat lie l'Agence nationale pour les énergies renouvelables du Sénégal (ANER) et l'Agence marocaine pour l'énergie solaire (AMES) depuis mai 2015. Elle porte sur la mise en place de projets de partenariat visant le développement de l'énergie solaire au Sénégal, à travers le renforcement du cadre institutionnel propre au développement de l'énergie solaire, le développement de méthodes et outils pour la prospection et la qualification de sites appropriés et le déploiement de sujets transversaux, à savoir le développement industriel et la veille technologique. Atlas solaire Selon Aziz Fall, directeur de la promotion et de la coopération à l'ANER, la convention signée avec la partie marocaine s'articule autour de trois points. Le premier concerne l'accompagnement par la partie marocaine pour la mise en place d'un atlas solaire. Cet instrument permettra à la partie sénégalaise d'optimiser le choix de sites pour les centrales solaires et de rendre possible la réduction du coût du KW/h. Les Marocains ont une expérience éprouvée dans le domaine, via les réalisations des centrales de Noor. Création d'un cluster L'autre point de l'accord prévoit l'accompagnement de l'ANER dans la création d'un cluster des énergies renouvelables, qui est une plateforme permettant une interaction systématisée -donc organisée- de tous les acteurs du sous-secteur. Il s'agit des acteurs institutionnels et académiques, des entreprises privées, des partenaires techniques et financiers, des consommateurs, etc. Cela permettra de promouvoir l'émergence d'un tissu industriel local et une meilleure visibilité du sous-secteur des énergies renouvelables. L'accord porte enfin sur le renforcement des capacités des agents publics opérant dans le sous-secteur des énergies renouvelables. Il convient de préciser que l'ANER, dans sa stratégie quinquennale de promotion des énergies renouvelables, compte accompagner des producteurs maraîchers sénégalais dans la transition énergétique en substituant les pompes diesel par des pompes solaires pour les besoins de ravitaillement en eau. L'agence souhaite aussi appuyer des institutions académiques dans la formation de techniciens et d'ingénieurs en énergies renouvelables en leur offrant des valises pédagogiques. «L'expérience marocaine, un vrai exemple» Aziz Fall, directeur de la promotion et de la coopération/ANER Les Inspirations ECO: Quelle est l'importance, pour l'ANER, de cette coopération avec l'AMES ? Aziz Fall : L'ANER ambitionne essentiellement de tirer profit de l'expérience extensive de la partie marocaine dans son entreprise de développement des énergies renouvelables au Maroc. Que vous inspire le succès du Maroc en matière de développement de l'énergie solaire ? Le travail, la volonté politique et le culte de la performance. Il nous revient de faire les ajustements nécessaires pour permettre un développement similaire de ces énergies dans notre pays. Quelles sont les initiatives entreprises par l'ANER pour promouvoir davantage l'énergie solaire au Sénégal ? L'ANER a élaboré une stratégie quinquennale de promotion des énergies qui comprend plusieurs volets. Il y a un programme d'autonomisation des édifices publics dont l'étude de faisabilité est en phase de conclusion; un programme d'éclairage public par voie solaire, la phase pilote consistant en l'installation de 1825 lampadaires solaires a été bouclée et on s'achemine vers l'installation de 50.000 lampadaires dans les 45 départements que compte le Sénégal dans un avenir proche. Multiplication des projets solaires Le président Macky Sall a inauguré, le 30 juin dernier, la centrale solaire de Sinthiou Mékhé (localité située dans le département de Tivaouane, région de Thiès, nord-ouest). Fruit d'un partenariat entre le Fonds souverain d'investissement stratégique du Sénégal (Fonsis) et des promoteurs privés tels que Méridiam, Proparco et Solairdirect, cette centrale a nécessité un investissement de 27 milliards de FCFA (41,22 millions d'euros). Elle va permettre d'injecter 30 MW dans le réseau de la Société nationale d'électricité. Le Sénégal a conclu, en février 2016, un accord avec la Société financière internationale (IFC) visant la production de 50 à 200 MW d'énergie solaire dans le cadre du programme Scaling Solar, une initiative de la Banque mondiale visant à aider les pays africains à produire de l'électricité à partir des énergies renouvelables et à moindre coût. Depuis lors, le Sénégal multiplie les projets solaires. En tout, une dizaine de centrales photovoltaïques devraient voir le jour d'ici 2019.