Les bases d'un décollage industriel sont solides, selon le chef de gouvernement Le Maroc aspire à être dans le Top 50 mondial en matière de climat des affaires. «Le Plan d'accélération industrielle et le climat des affaires» étaient à l'ordre du jour de la 2e moitié de la séance mensuelle réservée, par les conseillers, au chef de gouvernement. L'imbrication des deux questions a été fortement soulignée par les membres de la 2e Chambre, qui à l'exception du PAM, semblaient être d'accord sur le modèle d'industrialisation adopté. Ainsi le conseiller de la CGEM, Abdelahamid Souiri a insisté sur «le virage décisif» qui doit être franchi grâce au Plan d'accélération industrielle, avec une appréciation rassurante des opérateurs des écosystèmes qui ont été lancés. Lors de son intervention, le chef de gouvernement a été enclin à mettre en valeur les indicateurs qui attestent des bonnes performances du Maroc, essentiellement dans le classement de Doing Business. «Notre pays aspire à être dans le Top 50», a précisé Sâad Eddine El Othmani et «devra assurer un avantage concurrentiel au milieu de la compétition acharnée pour l'accès aux marchés et pour pouvoir drainer des investissements». Les données communiquées aux conseillers laissent dégager un bon comportement du Maroc en matière d'investissements directs étrangers, avec une hausse de 24%, durant les 5 premiers mois de 2017, par rapport à l'année écoulée, et surtout une croissance annuelle moyenne des exportations industrielles de l'ordre de 22%. «L'objectif ultime est de faire du Maroc une destination industrielle crédible, même si nous avons encore devant nous des défis», a noté le chef de gouvernement. Plusieurs mesures ont été listées en vue de renforcer l'élan réalisé depuis le lancement du Plan d'accélération industrielle. Il s'agit essentiellement du meilleur ciblage en matière de soutien et d'accompagnement des industriels, l'amélioration des conditions d'accueil des investisseurs et surtout l'achèvement de l'objectif de 500 mille emplois. «Jusqu'à présent, les conventions, qui ont été approuvées, assurent l'emploi de 420.000 personnes, ce qui signifie que nous pourrons atteindre notre objectif», a insisté le chef de gouvernement. Pour le volet institutionnel, le rôle de la Commission nationale du climat des affaires reste très important pour le gouvernement. Cette instance «fait un travail de fourmi et se penche sur chaque mesure apte à faciliter le cadre d'activité des entreprises», a noté El Othmani qui a dévoilé qu'une réunion est programmée au cours de ce mois de juillet «pour faire le bilan de 9 ans d'exercice et pour tracer un nouveau plan d'action». Parmi les mesures qui accaparent l'attention se trouve «la simplification du cadre du PPP», plus d'une année après l'adoption de la loi, à côté de l'amendement du livre 5 du Code de commerce relatif aux entreprises en difficulté. Les connexions à trouver entre le climat des affaires et le Plan d'accélération industrielle, qui a réalisé plus de 80% de ses objectifs, sont à chercher quant à elles au sein de la nouvelle charte de l'investissement, la réforme fiscale et le foncier. Les urgences du gouvernement portent également sur «le renforcement des attributions des CRI et l'amélioration de leur positionnement ainsi que la poursuite de l'application efficiente du principe de la préférence nationale», comme cela a été mentionné par El Othmani. À rappeler que 16.000 auto-entrepreneurs ont été recensés jusqu'à présent, ce qui a permis de créer prés de 30.000 emplois, alors que les objectifs de l'intégration industrielle devront atteindre 65% à l'occasion de la prochaine loi des finances, au lieu de 40% enregistrés actuellement. Les propositions phares des conseillers Les interventions des élus se sont articulées autour de l'apport des secteurs industriels dans le PIB pour atteindre 23% en 2021, l'accès au foncier à des prix compétitifs et la participation signifiante des opérateurs marocains dans les investissements. Parmi les suggestions, la mise en place d'une justice spécialisée et la promotion des modes alternatifs des litiges, sans oublier le rôle attendu de la nouvelle agence de développement du numérique, dont le statut a été adopté par la chambre des représentants en juin dernier.