La justice spatiale et le développement est une question urgente pour les groupes de la majorité et de l'Istiqlal. Les décrets d'application portant sur les régions seront adoptés parallèlement à la préparation du programme nationale des centres ruraux émergeants. Les inégalités spatiales sont elles des injustices ou bien ce débat relève-t-il des surenchères politiciennes du moment qu'il est impossible d'imaginer un espace commun qui garantit à tous d'une façon identique l'accès à tous les services ? Cette problématique de justice spatiale comme étant la toile de fond des politiques publiques a été discutée hier au parlement à l'occasion de la séance mensuelle réservée à la politique générale du gouvernement, sans doute la dernière durant la session du printemps. Les groupes de la majorité, épaulés par celui de l'Istiqlal, ont demandé des éclaircissements au Chef du gouvernement, Sâad Eddine El Othmani, à propos de mesures qui seront activées durant ce mandat en vue de garantir un développement équilibré entre les régions, et parfois à l'intérieur d'une même région entre des zones qui bénéficient de manière inégale des projets de développement. «Malgré les multiples programmes déployés au cours des trois dernières décennies, il y un sentiment que les indicateurs de développement restent inégaux, jusqu'à ce que le modèle de régionalisation avancée ne vient pour apporter des solutions», a indiqué El Othmani qui a cité deux piliers pour la vision du gouvernement que sont «le parachèvement de la mise en œuvre de la régionalisation avancée et l'orientation de l'ensemble des politiques publiques et leur convergence vers la consolidation de ce modèle». Listant les principales législations qui ont été adoptées, El Othmani a précisé que «les attributions des régions n'ont pas besoin de décret d'application, mais nécessitent un courage pour les exercer», a –t-il indiqué , tout en rappelant que lors du prochain conseil du gouvernement prévu demain le jeudi 22 juin «d'autres décrets d'application seront approuvés à propos des collectivités territoriales, après que 21 textes ont été entérinés sur les 30 décrets qui restaient», a noté le Chef de gouvernement. Concernant les chantiers en cours, figure également «le décret relatif au Fonds de solidarité entre les région ainsi que le projet de la charte de la déconcentration qui sera très audacieux», selon les termes du chef du gouvernement. La justice spatiale se base également sur la hausse des transferts des montants de la TVA et de l'IS au profit des régions et qui «devra permettre de façon graduelle de rattraper le retard, sans oublier que les plans régionaux de développement ont été presque tous achevé et qui devront tracer les priorités». Programme national des centres ruraux émergents Ce vaste programme qui couvre la période 2017-2021 a été annoncé par El Othmani et devra «favoriser le développement d'espaces ruraux avancés et qui s'approchent des centres urbains». La contractualisation entre l'Etat et les régions sera opérée en vue de fixer les objectifs dont le montant de financement devra atteindre 60 MMDH. «Nous avons commencé avec les régions jugées les moins développées, notamment l'Oriental et Beni-Mellal-Khénifra. Un programme de restructuration des douars à travers des schémas qui seront élaborées en partenariat avec les régions sera aussi amorcé», a insisté le Chef du gouvernement qui a dévoilé également l'existence de nouvelles mesures portant sur le secteur éducatif à partir de la prochaine rentrée et qui devront améliorer les infrastructures des élèves «avec un partenariat conclu en parfaite légalité avec l'OFPPT», selon El Othmani. Pour la santé, le Chef du gouvernement a cité plusieurs initiatives destinées à hausser l'offre des soins au sein des hôpitaux régionaux en vue d'éviter les déplacements des patients vers Casablanca et Rabat. «Les unités mobiles restent un acquis important et qui permettent de rendre des services de proximité avec un objectif d'être au sein des douars, après que 12.000 visites médicales ont été effectuées en 2015, contre 5.500 lors du lancement des unités mobiles», d'après les données communiquées aux membres de la chambre des représentants. Selon les principaux indicateurs relatifs au développement humain étalés devant les députés se trouvent l'évolution de près de 10 points pour l'accès à l'enseignement collégial, la couverture sanitaire qui doit atteindre 90% en 2021 avec l'adoption de l'assurance maladie obligatoire pour les indépendants, et l'achèvement du programme des routes rurales qui devra atteindre 90% en 2021. Pour le rural, encore, la création d'un mécanisme pour l'auto-entreprenariat est prévue dans les zones difficiles d'accès.