L'amélioration de la dépense publique, une croissance qui oscille entre 4,5% et 5,5%, ramener le déficit à 3% et l'inflation à 2%, limiter le taux de chômage à 8,5% d'ici 2021, la construction de 15 nouveaux barrages... Le programme préconisé par le chef du gouvernement lors d'un exposé de près d'une heure et demie devant les deux chambres du Parlement semble s'inscrire dans la continuité de son prédécesseur. Voici les éléments sur lesquels El Othmani s'est arrêté durant son discours d'investiture et sur lesquels il s'est engagé pour les 5 prochaines années. Droits de l'homme En plus de la mise à jour du plan national 2018 relatif à la protection des droits de l'homme, une nouvelle loi sera adoptée portant un nouveau statut du CNDH, lequel devra être en relation directe avec le mécanisme national de lutte contre la torture. Pour les droits de la femme, une 2e phase du programme IKRAM 2 sera lancée à côté du lancement d'une politique linguistique intégrée, qui englobe l'arabe et l'amazighe. Pour la presse, le gouvernement s'est dit aussi prêt à activer l'ensemble des mesures prévues par la nouvelle loi portant Code de la presse et d'instaurer un dialogue régulier avec les professionnels. La justice Ce sont les mécanismes liés à l'indépendance, l'efficience judiciaire et la facilitation de l'accès aux services judiciaires qui sont prioritaires. 83 nouvelles juridictions seront ouvertes durant ce mandat, de même que le gouvernement s'engage à réduire le contentieux de l'Etat et instaurer le Tribunal numérique qualifié comme étant «une révolution» par El Othmani Plan législatif Les lois organiques sur l'inconstitutionnalité des lois, de la grève et de la parité sont prioritaires, à côté des lois sur l'accès à l'information et la mise en place du Conseil de la jeunesse et de l'action associative sont les principaux engagements du gouvernement. Le président du gouvernement a assuré que l'opposition sera associée à l'élaboration des nouvelles législations. Pour la régionalisation avancée, le programme indique que la Charte de la déconcentration devra enfin voir le jour durant ce mandat, au même titre que la loi-cadre portant charte des services publics. Pour la régionalisation avancée et face au retard accumulé sur le volet réglementaire, le gouvernement devra mettre en place un comité national pour le suivi du volet légal avec une trentaine de décrets qui sont encore à édicter. Le budget C'est l'amélioration de la dépense publique qui sera le maître-mot avec la création d'un organisme qui sera chargé de faire converger les recommandations émanant des instances de gouvernance. Pour les finances publiques, le programme montre que la loi organique des Finances sera pleinement activée à travers la réforme du recouvrement fiscal et le respect des délais de paiement. Le gouvernement compte aussi mettre en place un cadre réglementaire contraignant pour la gestion des plaintes et l'accélération des procédures de traitement des plaintes émanant des entreprises. Concernant la transparence, des listes annuelles seront publiées pour les ONG et organismes qui bénéficient des subventions publiques. Le modèle économique et l'emploi Pour ce segment crucial, les prévisions tournent autour d'un taux de croissance qui varie entre 4,5% et 5,5%, d'un déficit de 3% et d'un taux d'inflation qui ne dépasse pas 2%. Concernant le chômage, ce taux devra être ramené à 8,5% d'ici 2021. Concernant la compétitivité, le gouvernement s'engage à adopter une nouvelle charte pour l'investissement et la poursuite du principe de la préférence nationale ainsi que le transfert du savoir-faire, de même que l'accompagnement de 20.000 TPE. Le programme cite aussi l'élaboration d'une stratégie de lutte contre l'informel et l'établissement d'un échéancier pour régulariser les arriérés dus aux entreprises. Pour les stratégies sectorielles, le plan Maroc Vert devra permettre le soutien des petits agriculteurs avec 6,5 MMDH qui seront réservés durant la période 2017-2021, laquelle devra inclure 2.097 projets. Politique de l'eau et égalité spatiale La politique de construction des barrages montre que 15 grands barrages sont programmés durant ce mandat, laquelle devra inclure aussi une moyenne de 10 barrages moyens qui seront construits chaque année après la finalisation du nouveau dispositif sur la sécurité en 2016. Pour le rural et en plus de la création d'un mécanisme pour l'auto-entreprenariat dans les zones difficiles d'accès, le gouvernement s'est engagé à améliorer les services d'urgence et ceux mobiles au sein des zones rurales. Les indicateurs du développement humain devront pour leur part évoluer de 10 points pour l'accès à l'enseignement collégial, la couverture sanitaire qui doit atteindre 90% en 2021 et l'achèvement du programme des routes rurales qui devra atteindre 90% en 2021.