Un amendement anti-marocain présenté par les communistes et les verts et visant entre autres l'élargissement de la mission de la Minurso aux droits de l'Homme vient d'être rejeté. Les 162 abstentions majoritairement du groupe socialiste constitue un réel acquis en matière de lobbying au sein des instances européennes. C'est une grande victoire à la fois politique, économique et diplomatique pour le Maroc au sein des instances européennes. Hier en séance plénière de la Commission européenne, un amendement anti-marocain a été rejeté par 316 voix contre, 180 pour et surtout 162 abstentions émanant majoritairement du groupe socialiste au sein de la commission. C'est justement au niveau des abstentions que l'effort de lobbying marocain a donné le plus ses fruits. Et ce principalement grâce au travail minutieux effectué durant les huit derniers mois par la Commission parlementaire mixte Maroc-UE qui s'est requinquée après presque un an d'atonie. Contacté par les Inspirations ECO, Abderrahim Atmoun, son président, a expliqué que le groupe socialiste qui représente 190 membres allait voter pour cet amendement si ce n'est la démarche agressive d'explication et de lobbying adoptée par la partie marocaine à travers la commission parlementaire mixte Maroc-UE. Depuis le renouvellement de son mandat à la tête de celle-ci, Atmoun, député PAM, n'a eu de cesse de rapprocher les points de vue et de constituer une force de frappe à l'aune de la gravité des agissements du polisario. Car ce dernier n'a pas lâché prise malgré avoir été débouté récemment au sujet de l'accord agricole avec l'UE en liaison avec le Sahara marocain. Après donc une courte période d'accalmie, les tirs à la corde ont repris de plus belle à la commission européenne. Après l'épisode éreintant de la décision en première instance de la Cour de justice de l'UE d'annuler l'accord agricole sur instigation du polisario et à cause aussi de la nonchalance de la commission et du Conseil européens, le Maroc a eu finalement gain de cause. Le royaume a même profité de ce virage pris par la Cour de justice européenne pour exiger de nouvelles garanties concernant ses relations avec le partenaire européen notamment en ce qui concerne l'accord agricole, l'accord d'association..., en attendant plus de clarté concernant l'ALECA (Accord de libre échange complet et approfondi). Mais la situation ne s'est pas calmée pour autant. L'adversaire de l'intégrité territoriale du royaume est revenu à la charge. Un nouvel amendement, présenté par les communistes et les verts européens est venu perturber ce retour à la normale acculant encore une fois le Maroc à monter au créneau. Cet amendement qui a été rejeté hier, visait, primo, à mettre en exécution ledit arrêt de la cour de justice au sujet de l'accord agricole. Secundo, il poussait vers l'obtention d'un règlement "équitable et durable" du conflit au Sahara sur la base du droit à l'auto-détermination du peuple sahraoui et conformément aux résolutions des nations unies en la matière. Tertio, le même amendement revient à la vieille histoire de doter la Minurso d'un mandat relatif aux droits de l'Homme dans les provinces du sud. Et enfin que tous le personnel de la mission soit autorisé à reprendre ses fonctions. En résumé, cet amendement ambitionnait de tout remettre à zéro y compris les acquis arrachés par le Maroc après d'âpres combats diplomatiques et économiques au sein des instances onusiennes et européennes. Encadré Détournement des aides aux séquestrés de Tindouf Sur un autre registre, la Commission européenne a été interpelée pour la énième fois par le Parlement européen sur la situation dramatique des séquestrés des camps de Tindouf, en Algérie. C'est l'eurodéputée belge Kathleen Van Brempt qui a pris l'initiative d'adresser la question à l'exécutif européen. Elle a expliqué que les populations pris en otage à Tindouf «survivent dans des conditions déplorables. Leurs droits sont systématiquement bafoués par le polisario». Elle a aussi rappelé que l'UE qu'on est le principal pourvoyeur d'aide aux séquestrés des camps de Tindouf avec un total de 222 millions d'euros entre 1993 et 2016, doit agir contre la dilapidation de cet argent «par diverses parties intéressées parmi lesquelles des fonctionnaires algériens et des membres du polisario».