La 8e édition du Forum «Femmes méditerranéennes» a été consacrée aux femmes méditerranéennes et à la résistance aux extrémismes. Le forum a connu la participation de plus de 14 pays qui ont débattu des droits des femmes en Méditerranée et en Afrique, du féminisme islamique et de la résistance au radicalisme. Des voix d'universitaires, militant(e)s et acteur(e)s politiques de plus de 14 pays ont débattu la semaine dernière à Fès du sujet des femmes méditerranéennes et de la résistance aux extrémismes. Cette 8e édition du Forum «Femmes méditerranéennes» a été organisée par le centre ISIS pour les femmes et le développement Konrad Adenauer-Rabat sous le thème «Voix des femmes en Méditerranée et en Afrique : Mouvements, féminismes et résistance aux extrémismes». Les débats ont porté particulièrement sur des sujets en relation avec les nouvelles formes du concept des droits des femmes en Méditerranée et en Afrique, celui du féminisme islamique et de la résistance, ainsi que l'exploration d'outils théoriques et méthodologiques. «L'objectif principal du Forum est de lutter contre la radicalisation et l'extrémisme des jeunes, de renforcer les initiatives de paix, de protéger les droits des femmes et de renforcer leur intégration dans la région méditerranéenne et en Afrique», explique Sadiqi Fatima, présidente du forum. De Daesh à Boko Haram, les participants ont expliqué que les idéologies anti-femmes se propagent dans les sociétés méditerranéennes et africaines. Devant ces faits, la recherche et la collaboration entre les acteurs de ces deux régions surtout afin de contrer les attaques sur les droits des femmes nécessitent une action commune. La plupart des intervenants à cette rencontre se sont mis d'accord sur le fait que l'intégrisme religieux se propage vite en Afrique et en Méditerranée, tous deux bastions de groupes intégristes qui envahissent aussi bien les pays de la région MENA que ceux d'Afrique, surtout le Sahel et l'Afrique de l'Ouest, ainsi que les régions adjacentes. Lors de son intervention, Assia Bensalah Alaoui, ambassadeur itinérant de SM le roi a fait le point sur la stratégie multidimensionnelle engagée par le Maroc en matière de lutte contre toute forme d'extrémisme et de terrorisme. «Cette édition qui est organisée sous le haut patronage de SM le roi Mohammed VI, a pour objectif principal de lutter contre la radicalisation et l'extrémisme des jeunes, de renforcer les initiatives de paix, de protéger les droits des femmes et de renforcer leur compétence et leur poids dans la région méditerranéenne et en Afrique», précise Assia Bensalah Alaoui. Elle a également expliqué que la sensibilisation des femmes et la consolidation de leurs droits et leur implication dans le développement sont des conditions essentielles pour la prévention de la radicalisation. L'ambassadeur a mis en avant l'engagement du roi à mettre la femme au centre du développement social, économique et démocratique de la société marocaine. Elle a de même saisi cette occasion pour mettre en valeur le modèle marocain en matière de gestion de la chose religieuse, qui suscite l'intérêt aux plans continental et international. De son côté, Moha Ennaji, militant de la société civile et professeur à la FSJES de Fès a fait le point sur la marginalisation des femmes dans l'histoire, «les histoires régionales des résistances progressent sans que la part des femmes soit complètement occultée, mais sans qu'elle soit non plus vraiment objet d'étude», explique le professeur. Et d'ajouter, «Les femmes de la Méditerranée et de l'Afrique ont toujours été sensibles aux discours radicalisés, car elles sont souvent utilisées comme boucs émissaires dans ces discours. Bien que les deux régions soient considérées comme des espaces distincts, les femmes en Méditerranée et en Afrique sont de plus en plus confrontées à la même épreuve».