Le Pentagone a diffusé hier dans la nuit la vidéo du lancement de ses missiles Tomahawk tirés depuis les navires de la VIe flotte, basée à Naples en Italie. Ces frappes arrivent trois jours après l'attaque chimique contre Khan Cheikhoun qui a fait au moins 80 victimes dont 27 enfants. Ces attaques ordonnées par le président Donald Trump ont semé la confusion dans la tête des observateurs de la politique mondiale. Et pour cause, depuis son arrivée à la Maison blanche, Trump a laissé croire que le fait de renverser le président Bachar El Assad n'était plus une priorité pour les Américains et que son départ ferait plutot l'objet d'une transition politique. Or, depuis la dernière attaque chimique, Trump s'est aligné, provisoirement, sur la doctrine de Barack Obama qui considère le recours à l'arme chimique comme une ligne rouge. Si l'opposition syrienne s'est félicitée de ce virage américain, son ambition de voir l'armée US lancer une opération militaire d'envergure pour accélérer la chute de Bachar El Assad n'est pas d'actualité, d'autant plus que Trump va devoir jouer sur deux tableaux : faire chuter Bachar et anéantir Daech. Une équation difficile en raison du rôle clé de la Russie dans la région. Après la chute d'Alep, la bataille de Raqqa, synonyme de la victoire finale de Bachar El Assad, va déclencher toutes les passions géopolitiques et semer plus de confusion sur les intentions réelles de Donald Trump.