On l'attendait chaud dès les premiers instants, au vu de l'engouement dont ont fait montre les formation politiques depuis plusieurs mois. Le lancement de la campagne électorale aura finalement été plutôt timide. Durant les deux premiers jours, l'ambiance a été globalement calme. Effet du week-end, des fêtes ou davantage des évènements sportifs qui ont marqué la fin de semaine dernière ? En tout cas, à aujourd'hui, 1.521 listes locales ont été recensées au sein des 92 circonscriptions du pays, avec une moyenne de 16 listes pour chaque circonscription. Habituellement, dès les premières heures, des tracts commençaient déjà à être distribués. Cette année, les supports de communication classiques ont certes été prévus, mais l'on ressent aussi ce penchant pour séduire les jeunes populations en optant pour de nouveaux canaux. Déjà, les murs des écoles ont été les premiers témoins de cette campagne. Par ailleurs, ce sont les partis sans sièges au Parlement qui ont ouvert la marche des exposés sur les quatre chaînes publiques de télévision ( Al Oula, 2M, Medi1 TV et la chaîne amazighe). Certains partis, comme le PPS et le PJD, ont aussi posté des vidéos sur Youtube, qui couvrent le début des meetings et des tournées programmés jusqu'au 24 novembre. La prochaine étape pour les partis étant celle du porte à porte afin de nouer le contact avec les électeurs. «Nouvelles têtes» Côté statistiques, la ville de Fès à été la première à dévoiler les premières données relatives aux législatives. La ville comprend 32 listes à soumettre aux 378.000 électeurs dans 870 bureaux de vote. Sur le volet du suivi de la campagne, quinze comités ont été également mis en place pour la réception des plaintes. Les fraudes électorales seront sanctionnées d'un à cinq ans de prison ferme et d'une amende allant de 10.000 à 100.000 DH. D'après les données préliminaires provisoires recueillies immédiatement après la clôture de la période de dépôt des déclarations de candidature, le nombre de listes déposées par circonscription varie entre 4 et 28. «En se référant aux données relatives aux mandataires des listes précitées, par genre, il ressort que 1.464 mandataires sont des hommes, soit un taux de 96,25%, et que 57 listes sont menées par des femmes, soit 3,75%», indique le ministère de l'Intérieur. Le taux des nouveaux candidats parmi les mandataires des listes locales s'élève à 87,57%, alors que le taux des élus députés mandataires de liste, qui se présentent à nouveau aux élections, représente 12,43%. C'est pour dire que la campagne se fera par des nouveaux candidats, les partis comptant bien capitaliser sur cet aspect de «têtes nouvelles» afin de donner des signaux forts aux électeurs sur l'émergence de cette «élite» tant souhaitée. Bataille acharnée La campagne s'annonce particulièrement chaude au niveau de trois régions à savoir Le Grand Casablanca, Souss-Massa-Drâa et Marrakech-Tensift-Al Haouz. Ces régions totalisent 93 sièges parlementaires à pourvoir et dans lesquels le sort des prochaines élections sera décidé. Les principaux partis politiques mèneront une bataille acharnée au sein du Grand Casablanca qui élira 33 parlementaires. La région comprend 11 circonscriptions avec 3 sièges chacune, hormis celle de Casablanca Anfa qui compte 4 sièges et dans laquelle Yasmina Baddou tentera de rééditer la performance qu'elle avait déjà enregistrée en 2007. Souss-Massa-Drâa avec 31 sièges au futur Parlement sera également parmi les régions à surveiller durant cette campagne. Un véritable bras de fer sera entamé au sein des 10 circonscriptions que compte cette région et opposera le G8 à la Koutla. La région de Rabat-Salé qui a été l'unique région a n'avoir subi aucun changement à l'occasion du nouveau découpage électoral verra sa campagne menée au sein de 7 circonscriptions, pour 24 sièges. Nouveaux candidats, l'UC et le PJD en tête Ce sont finalement le PJD et l'UC qui ont été les plus audacieux en termes de renouvellement des candidats. D'après les données émanant des deux partis qui formaient auparavant l'opposition parlementaire, les jeunes forment l'écrasante majorité des listes qui ont été validées, avec 72% pour l'UC et 75% pour le PJD de candidats qui ne se sont jamais présentés. Les deux formations se targuent également d'avoir proposé des profils très pointus dans leurs domaines respectifs. C'est ainsi que l'UC a proposé 55% de candidats qui ont un niveau universitaire se plaçant en pôle position au sein du G8 pour cet aspect, alors que le parti de la lampe a pu capter 77% de candidats qui ont un bac+5. Le renouvellement des élites est perçu par les partis comme une arme à double tranchant, même si la restauration de la confiance des électeurs passe par un retrait des principaux représentants des états-majors des partis. Le PJD a par conséquent conservé près de 38% de ses anciennes têtes de listes pour garder ses chances intactes au sein de plusieurs circonscriptions où le parti ne veut pas absolument pas lâcher prise. C'est le cas de 33 candidats qui forment l'ossature du groupe parlementaire, dont 30 ont été reconduits aux listes nationales et les trois restants inscrits à la liste nationale.