La Banque mondiale vient d'allouer au Maroc 150 millions de dollars pour améliorer les programmes sociaux et soutenir les petites entreprises, a indiqué cette institution. Près de 5,3 millions de Marocains, dont deux tiers de ruraux, risquent de replonger dans la pauvreté du fait de la précarité de leur situation économique et sociale. Avec une enveloppe de 100 millions de dollars, le Projet de développement des systèmes d'identification et de ciblage pour la protection sociale a pour objectif de venir en aide aux plus vulnérables. Plus précisément, il financera la mise en place de deux registres : un registre national d'état civil qui conférera à chaque individu un numéro d'identification unique ,grâce auquel les procédures de vérification de l'identité seront facilitées, et un registre social qui rassemblera des informations sur la situation socio-économique des individus et des ménages afin de repérer ceux qui sont les plus défavorisés et qui remplissent les conditions pour recevoir des prestations sociales. Selon la Banque mondiale, le projet permettra de doubler l'impact des programmes de réduction de la pauvreté tels que le RAMED et le Tayssir, et de diriger les ressources de ces programmes vers les ménages et les individus les plus vulnérables uniquement, ce qui se traduira par des économies estimées à plus de 30 millions de dollars par an. Le projet sera mis en œuvre par le ministère de l'Intérieur sur une période de cinq ans et par le biais d'un financement axé sur les résultats, c'est-à-dire que les décaissements seront subordonnés à la réalisation des objectifs convenus. En plus de son aide financière, la Banque mondiale apportera une assistance technique pour l'élaboration des cadres institutionnel, juridique et opérationnel qui garantiront la bonne utilisation et la pérennisation des nouveaux systèmes. « Grâce au programme, environ 9,3 millions de Marocains issus des couches les plus défavorisées accéderont plus facilement aux programmes de protection sociale. En se dotant d'un système d'identification mieux conçu et administré plus efficacement, le Maroc sera en mesure de mettre en œuvre des programmes sociaux mieux ciblés, avec des effets tangibles sur la population », indique Diego Angel Urdinola, économiste senior à la Banque mondiale et chef d'équipe du nouveau projet. L'autre projet approuvé consiste en une opération de 50 millions de dollars destinée à améliorer les possibilités de financement pour les start-up et PME innovantes. Il vise à pallier les insuffisances du marché en ce qui concerne l'offre de financements par capitaux propres pour les PME jeunes et innovantes. Des études montrent en effet que ce sont les start-up qui, dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, contribuent le plus à la création nette d'emplois. Bien que le Maroc soit le pays de la région qui affiche les meilleurs résultats en ce qui concerne l'accès des PME aux financements, il ne parvient pas à soutenir suffisamment les entreprises innovantes et présentant un fort potentiel de croissance aux premiers stades de leur développement. « Les petites et jeunes entreprises ont du mal à trouver des financements, principalement parce que les banques ne peuvent pas financer des start-up (sans des garanties solides) qui, par définition, n'ont pas encore de rentrées de fonds durables et sont associées à un risque élevé », explique Randa Akeel, spécialiste senior du secteur financier et chef d'équipe du projet.