L'économie libérienne peine à se relever des effets de l'épidémie du virus Ebola. Après une récession en 2016, la croissance économique devrait, dans le meilleur des cas, remonter à 3% en 2017. Le Liberia a été l'un des trois pays d'Afrique de l'Ouest les plus affectés par le virus Ebola. Les pertes économiques liées à ce risque sanitaire, les dépenses de santé, les fuites de capitaux ont continué à peser sur la croissance en 2016. Elles sont, de plus, amplifiées par les faibles prix du minerai de fer et du caoutchouc qui représentent 46% des exportations (2015). Les exportations de matières premières ont été décevantes, notamment à cause d'une production d'or inférieure aux attentes. En 2017, l'environnement macroéconomique restera difficile avec la lente remontée des prix des matières premières exportées. La reprise progressive devrait néanmoins être soutenue par un regain de la production d'or et de la production agricole. La finalisation d'importants projets d'infrastructures de transports et d'énergie, comme celui de la centrale hydroélectrique de Mount Coffee, et le lancement de projets retardés par l'épidémie, à l'image du démarrage des forages au large des côtes libériennes par ExxonMobil fin 2016, devraient participer à une relance des investissements privés. Néanmoins, l'investissement restera largement pénalisé par un environnement des affaires précaire: l'approche des élections présidentielles de 2017, l'actuel scandale touchant des membres du parti au pouvoir et le retrait de la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Libria (MINUL) en décembre 2016, déployée depuis la fin de la guerre civile en 2003, sont autant de facteurs pouvant dissuader les investisseurs, outre le risque d'une résurgence de l'épidémie d'Ebola. Du côté des prix à la consommation, les pressions inflationnistes demeureront en 2017 principalement du fait de la dépréciation du dollar libérien et ce, malgré la baisse globale des prix de l'alimentation. Amélioration Le budget a été significativement affecté par les conséquences liées au virus Ebola. Plus faibles que prévu en 2016, les recettes de l'Etat resteront restreintes par la faible croissance. En parallèle, les dépenses resteront importantes, notamment les aides sociales pour venir en aide aux populations les plus démunies et le budget dédié aux infrastructures. De plus, les dépenses de sécurité pour pallier le départ de la MINUL et celles liées à l'organisation des élections devraient également peser sur le solde budgétaire. Les restrictions budgétaires introduites dans le budget 2015/2016 ont été jusqu'à présent insuffisantes pour réduire significativement le déficit. En 2017, le Liberia pourra certainement compter sur l'assistance du FMI qui devrait étendre le programme de Facilité élargie de crédit étendue jusqu'à novembre 2017 afin de soutenir la stabilité macroéconomique du pays jusqu'aux élections en octobre. En dépit d'un allègement de la dette de 36,5 millions de dollars en 2015 du FMI, la dette publique en pourcentage du PIB continue d'augmenter, s'approchant d'un niveau inquiétant. Fiche pays LIBERIA Taille 4,2 millions de consommateurs Monnaie dollar libérien PIB/Hbt 473 dollars Croissance 3% (2017p.) Région économique CEDEAO Note Coface D Doing business 2017 174e/189 Transition démocratique et fragilité politique À la tête de l'Etat libérien depuis janvier 2006, Ellen Johnson Sirleaf a contribué à la nette amélioration de la situation depuis la fin de la guerre civile (2003) et la période de transition qui s'est ensuivie (2003-2006). L'environnement politique demeure néanmoins fragile, comme l'illustrent les nombreux remaniements ministériels des dernières années. Par ailleurs, le retrait de la MINUL après une présence longue de 13 ans dans un pays souffrant d'importantes frustrations socio-économiques (chômage, pauvreté) représente une menace pour la stabilité politique à l'approche des élections présidentielles et législatives en octobre 2017. La présidentielle s'annonce d'ores et déjà douée d'enjeux, alors que la première transition démocratique se profile avec le retrait de E.J. Sirleaf à la fin de son mandat. Prix Nobel de la paix en 2011, l'actuelle présidente laissera sa place de candidate du Parti de l'Unité au vice-président Joseph Boakai. Face à lui, son principal concurrent devrait être Benoni Urey, homme d'affaires influent, qui pourrait néanmoins pâtir de la perception autour de sa fortune, bâtie lors de la guerre civile, mais aussi de ses possibles liens avec l'ex-président C. Taylor, emprisonné au Royaume-Uni pour crime contre l'humanité.