La nouvelle feuille de route relative au sable de dragage serait en phase de finalisation. Sa signature par les départements ministériels concernés par sa conception - ceux de l'Intérieur, de l'Equipement et du transport, de l'Agriculture et de la Pêche - serait en tout cas prévue pour «très prochainement», selon une source fiable au ministère de l'Equipement et du transport (MET). Néanmoins on peut facilement penser que le contexte électoral actuel pourrait repousser le projet au prochain mandat gouvernemental, en dépit de l'impatience des professionnels à l'affût des opportunités qui devraient bientôt s'ouvrir pour cette filière. «Cette feuille de route prévoit, pour approvisionner en sable les chantiers de construction du pays, le recours au sable de dragage, en instituant la règle de l'appel d'offres ouvert obligatoire», nous renseigne notre source au MET. Toutefois, ces appels d'offres, prévus pour le mois d'octobre qui vient de s'écouler, se font désirer. Assez, en tout cas, pour pousser certains de ces opérateurs à parler de «pressions lobbyistes» pour expliquer ce retard, au détriment de la thèse liée aux élections législatives du 25 novembre prochain. Contrepoids Ces pressions seraient exercées par «certains grands détenteurs d'agréments d'exploitation de sable de dunes, sentant leurs intérêts menacés», nous confie un responsable d'une entreprise bien connue dans le secteur. Ces accusations sont toutefois indirectement confirmées par notre source au ministère de Karim Ghellab, qui affirme que «l'objectif de cette feuille de route sera de lutter efficacement contre l'exploitation abusive du sable de dunes». «Les sociétés seront choisies sur la base d'un appel d'offres public, avec un cahier des charges rigoureux et une étude d'impact environnemental concluant à l'acceptation environnementale du projet», explique cette source qui a requis l'anonymat. Il faut savoir que les prévisions d'approvisionnement mixte en sable du marché local, dressées par une étude réalisée en 2008 par le MET, parlent d'une production d'un peu plus de 11 millions de m3 de sable de dragage en 2012. Toutefois, vu le rythme actuel d'octroi des autorisations et d'ouverture à l'exploitation de nouveaux sites, ce seuil est encore loin d'être franchi. Déficit à combler Le «très prochain» appel d'offres devrait donc en quelques sortes contribuer à relever cet objectif. Il pourrait concerner l'ouverture du site de Casa Nord à l'exploitation par dragage. Pour l'heure, Rimal, filiale du groupe Drapor, est en effet la seule société – et donc la «favorite» pour le prochain appel d'offres – opérant dans l'exploitation et la commercialisation du sable de dragage, suite à une convention d'investissement de 480 millions de dirhams signée avec l'Etat en 2008. La société n'est aujourd'hui autorisée à exploiter que trois plateformes (Azemmour, Mehdia et Larache). Sa production ne devrait pas dépasser 2,5 millions de m3 en 2011, contre l'objectif des 3,5 millions de m3 avancé lors de la signature de cette convention. Ce déficit d'un million de m3, Hassan Jai, le président du directoire de Rimal, compte le combler dès l'octroi de l'autorisation d'exploitation d'une quatrième plateforme, celle de Casa Nord, par la tutelle.