Le gouvernement ivoirien table sur une croissance de 8,9% en 2017. Le dynamisme économique de ces dernières années sera maintenu grâce à la bonne tenue de l'ensemble des secteurs d'activité. Le taux de croissance projeté en 2017 est de 8,9% du PIB. Nous constatons que tous les secteurs croissent. Ces prévisions sont du porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Nabagné Kone, rendues publiques fin septembre dernier à l'issue d'un Conseil des ministres consacré au budget de l'exercice 2017. En détails, le gouvernement ivoirien prévoit une croissance de 12,5% du secteur tertiaire, alors que le secondaire devrait progresser de 8,9% et le primaire de 6, 1%. Ce dernier englobe les activités liées à l'agriculture vivrière et des produits d'exploitation que sont le café et le cacao. Quant au solde commercial des échanges extérieurs, il devrait rester positif à 3,9% du Produit intérieur brut (PIB). «Tout cela dans un contexte inflationniste relativement stable puisque l'inflation est maintenue à 1,5%. Dans la zone UEMOA, la norme est aujourd'hui de 3% mais la Côte d'Ivoire se maintient à un niveau relativement bon», se félicite le gouvernement ivoirien. Secteurs phares En Côte d'Ivoire, la plupart des secteurs ont enregistré de bonnes performances ces dernières années, notamment en 2015, en lien avec la mise en œuvre de diverses réformes (dont la refonte des filières coton, anacarde, café et cacao) et du Plan national de développement 2012-2015. Les cultures de rente ont tiré le secteur primaire (nouvelle récolte record de cacao). Les bons résultats du BTP, de l'agroalimentaire, de l'énergie et du secteur aurifère ont porté l'expansion du secteur secondaire. Enfin, le dynamisme des transports, des télécommunications et des services financiers a soutenu l'activité dans le secteur des services. En revanche, la production de pétrole est en déclin, du fait de l'arrêt de production d'un champ et de l'épuisement progressif des autres gisements exploités. Dynamisme L'activité devrait demeurer dynamique en 2017 grâce à la poursuite des grands travaux publics de réhabilitation des infrastructures dans le cadre du 2e Plan national de développement (2016-2020), l'amélioration du climat des affaires, les mesures de soutien au secteur privé et le renforcement de la stabilité politique. Ces facteurs qui soutiennent l'investissement devraient compenser l'impact négatif sur le tourisme de l'attentat perpétré dans la station balnéaire de Grand-Bassam en mars 2016. En outre, les prix garantis aux agriculteurs, la mise en place de la couverture maladie universelle, le relèvement du salaire minimum et des salaires dans la fonction publique devraient continuer de tirer la consommation. El Niňo Cependant, l'activité agricole pourrait pâtir d'une certaine sécheresse, conséquence du phénomène climatique El Niňo. La croissance demeure largement exposée aux fluctuations des cours des matières premières et encore bridée par la vétusté des infrastructures. Cependant, la reprise de l'activité depuis la fin de la crise post-électorale a permis d'accroître sensiblement le niveau de vie de la population et partant de dynamiser la consommation des ménages. Fiche pays Côte d'Ivoire Taille 23,1 millions de consommateurs Monnaie Franc CFA PIB/Hbt 1.460 dollars Croissance 8,9% (2017p.) Région économique CEDEAO/UEMOA Note Coface B Doing business 2017 142e/189 Retour au calme après un week-end tendu Grosse frayeur en Côte d'Ivoire, la semaine dernière. Dans la nuit du 5 au 6 janvier, des militaires ont pris le contrôle de certaines villes du Nord du pays. Il s'agit notamment de Bouaké, fief de l'ex-rébellion, de Korhogo, de Daoukro, ainsi que des localités de Man. Le 7 janvier, la contestation des hommes de la grande muette a même gagné la capitale économique, Abidjan. Officiellement, les militaires réclamaient le paiement de primes, des augmentations de salaire, une promotion plus rapide entre les grades et plus de logements. Face au contrôle rapide par ces troupes de plusieurs agglomérations, le président ivoirien, Alassane Ouattara a finalement accédé à leurs demandes, après avoir dépêché son ministre de la Défense à Bouaké. Cependant, pour certains observateurs avertis, ce nouveau mouvement d'humeur des militaires n'est que le reflet d'un bras de fer acharné qui se livre au sommet de l'Etat ivoirien pour la succession de Ouattara. Cela, d'autant plus que le président doit incessamment annoncer la nomination d'un vice-président, d'un nouveau Premier ministre et que l'Assemblée nationale doit élire son futur président.