La reprise économique de la Côte d'Ivoire se confirme, avec une croissance avoisinant les deux chiffres. Ce retour en force, après plusieurs années d'instabilité, est favorisé par l'intervention des bailleurs de fonds. Toutefois, le pays souffre encore d'un environnement des affaires difficile et d'infrastructures publiques déficientes. Des richesses agricoles immenses, une économie en pleine diversification, une industrie de transformation en édification et des infrastructures portuaires et routières en cours de modernisation. Bienvenue en Côte d'Ivoire, l'un des poumons économiques de la zone ouest-africaine. Après une décennie d'instabilité politique, le pays de Félix Houphouët-Boigny compte bien marquer son grand retour. Depuis l'arrivée au pouvoir du président Alassane Ouatara, la plupart des indicateurs macro-économiques du pays sont désormais au vert. La croissance avoisine désormais les deux chiffres: 9,8% en 2012, puis 8% l'année suivante. À en croire les prévisions de Coface, 2014 devrait également se terminer sur une note de 8%. La relance économique a permis à l'Etat d'augmenter ses recettes, bien que le niveau d'endettement dépasse les 40% du PIB. La disponibilité des bailleurs de fonds et des investisseurs étrangers, qui ont repris le chemin vers Abidjan, permet au gouvernement ivoirien de soutenir certains de ses projets. Globalement, l'activité tend à se maintenir à un niveau élevé, «toujours soutenue par les dépenses publiques d'infrastructure, l'investissement privé et la consommation des ménages», notent les analystes. Secteurs clefs À l'instar de la plupart des pays du continent, la Côte d'Ivoire essaie de valoriser ses richesses naturelles, à commencer par les ressources agricoles. On s'attend ainsi à ce que l'agriculture, notamment la filière du café-cacao, commence réellement à tirer profit de la réforme de la filière café-cacao initiée en 2012. Malgré la baisse des cours mondiaux, la production pétrolière devrait continuer à croître avec l'ouverture de nouveaux puits. D'autre part, la construction de plusieurs centrales thermiques favorise le développement de la capacité de production électrique (à moyen terme, la construction du barrage hydroélectrique de Soubré devrait également y contribuer). De plus, la production aurifère devrait bénéficier de la mise en exploitation de la mine d'or d'Agbaou. Enfin, l'activité dans le secteur tertiaire constitue l'un des nouveaux piliers économiques. Elle devrait poursuivre sur sa lancée, du fait notamment du développement du secteur des télécommunications. Sur un autre volet, notons que le lancement programmé de plusieurs chantiers de modernisation fait du pays une mine d'or pour les investisseurs et les entreprises désireuses de gagner des marchés. Défis En dépit de cette embellie, le pays reste confronté à plusieurs défis majeurs. Les rapports internationaux soulignent notamment une forte persistance de la pauvreté chez de nombreuses couches de la société. L'économie dépend également de l'évolution des cours du cacao et du pétrole, sans parler du «climat des affaires encore difficile et des infrastructures publiques déficientes».