Ceux qui croient que le PAM est fini, suite à l'émergence d'un solide leader libéral -à savoir Aziz Akhannouch- au RNI doivent prendre leur mal en patience. Certes, bien des cartes seront redistribuées, mais pas dans l'immédiat. La réalité politique d'aujourd'hui est, en effet, entourée de chiffres têtus, qui plaident pour la formation guidée par Ilyas Elomari, avec la présidence de la Chambre des conseillers et la deuxième force de la Chambre des représentants. Plus encore, le sort de la présidence de la première chambre semble plus se trouver entre les mains du PAM que du PJD. Et pour cause, dans la configuration la plus plausible, à savoir une majorité à cinq formations, l'Istiqlal, le RNI et l'USFP jettent leur dévolu sur le perchoir. Les RNIstes veulent placer M'Barka Bouaida, les Socialistes positionnent Habib El Malki et les Istiqlaliens revendiquent «un droit à la présidence» puisque le perchoir de la deuxième chambre leur aurait été «dérobé», selon leurs propos. Sauf arrangement entre ces trois partis -ce qui est loin d'être réalisable- les alliés présumés de la majorité devraient entrer en concurrence directe. Un scénario qui devrait donner des ailes au PAM. Comment ? Il serait difficile au PJD de trancher pour un parti de la majorité au détriment des autres sans que la cohésion du cabinet Benkirane en pâtisse. Et même avec le vote du PJD, aucune formation ne pourrait garantir son succès, car les 102 voix du PAM peuvent faire pencher la balance soit du côté du RNI, soit de l'USFP. Mais rien n'empêche Ilyas Elomari de jouer les trouble-fêtes en présentant un candidat du PAM, à savoir Abdellatif Ouahbi ! Le PAM n'est pas mort, il faut encore compter avec.