La Commission économique pour l'Afrique et l'Agence du NEPAD viennent de lancer un guide à l'intention des investisseurs en Afrique. À l'horizon 2040, près de 360 milliards de dollars seront nécessaires pour appliquer le programme de développement des infrastructures en Afrique. Des experts internationaux, ambassadeurs, hauts fonctionnaires et chefs d'entreprises se sont réunis ce jeudi 15 décembre à Dakar à l'occasion du lancement de «16 projets d'infrastructure pour l'intégration africaine». Produit par la Commission économique pour l'Afrique et l'Agence du NEPAD à la demande du président Macky Sall, président du Comité d'orientation des chefs d'Etat et de gouvernement du NEPAD, cet ouvrage constitue un guide à l'intention des investisseurs. Il examine les 16 projets sélectionnés à l'occasion du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures (DFS) de juin 2014 et se penche sur la question cruciale de leur financement. 360 milliards Le représentant du gouvernement sénégalais, Babacar Ba du ministère de l'Intégration africaine, du NEPAD et de la promotion de la bonne gouvernance, a vivement remercié la CEA et le NEPAD d'avoir produit cet important outil de plaidoyer mondial en faveur du développement des infrastructures en Afrique. «L'accent sur l'investissement est essentiel : selon les projections, il faudra près de 360 milliards de dollars d'ici 2040 pour appliquer le programme de développement des infrastructures en Afrique», a indiqué Giovannie Biha, secrétaire exécutive adjointe de la CEA, chargée de la diffusion du savoir, qui a souligné le soutien de la CEA à l'initiative «16-16-16» (16 projets d'infrastructure dans au moins 16 pays, à partir de 2016) dans le cadre de l'application des agendas 2063 et 2030. Les 16 projets sélectionnés couvrent des dimensions aussi stratégiques que le transport, l'énergie, les TIC ou l'eau. «La plupart d'entre eux sont des projets transfrontaliers et constituent autant de pierres angulaires pour l'application de l'Agenda 2063 en Afrique», a déclaré le Pr Mosad El Missiry, conseiller principal en questions énergétiques auprès du NEPAD. ZLEC Pour sa part, Karima Bounemra Ben Soltane, directrice de l'Institut africain de développement (IDEP), a déclaré que «dans quelques semaines, la zone de libre-échange continentale africaine devrait voir le jour. Pour garantir son succès, le développement des infrastructures constitue un pré-requis». Le rapport «16 projets d'infrastructure pour l'intégration africaine» vise à éclairer les décisions des investisseurs en répondant à leurs interrogations sur des aspects tels que la viabilité économique, l'importance stratégique, les spécifications techniques. Il en est de même pour la coordination et le soutien international, les risques et mesures prévues pour les contrer, en plus des avantages attendus et l'état de préparation des 16 projets. Le rapport propose également des recommandations à l'intention des gouvernements africains afin de faciliter l'accès aux fonds nécessaires à leur application. Giovanie Biha Secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l'Afrique Le document constitue un plaidoyer qui vise à faire connaître au monde entier les opportunités de l'Afrique, mais surtout et essentiellement à renforcer le partenariat public-privé en Afrique. L'objectif est également de chercher des opportunités de financements». Karima Bounemra Ben Soltane Directrice de l'Institut africain de développement (IDEP) Nous allons entrer dans une phase de libre-échange qui sera lancée dès l'année prochaine. Il faut donc que les échanges commerciaux soient définis par une structure à même de relever les différents défis».