Mohamed Sajid quitte le navire du Conseil de la ville de Casablanca. C'est que la session de la dernière chance, celle d'octobre en l'occurrence, qui devait se tenir hier pour valider notamment quatre chantiers clés dans le développement de la métropole, n'a pu se tenir. Lâché une nouvelle fois par ses alliés du PJD, Sajid cède ainsi les rênes du Conseil, ce qui, techniquement et légalement, suppose que le ministre de l'Intérieur, Taïeb Cherkaoui, prenne les choses en main en vertu de la Charte communale. À l'origine du report, «les points inscrits à l'ordre du jour n'ont pas été discutés auparavant en commission», explique Saïd Kachani, élu du PJD au sein du Conseil. Un vice procédural, certes, mais qui s'est avéré suffisant pour tout chambouler. Signalons que les quatre dossiers concernés étaient ceux de l'état d'avancement du tramway, les dotations financières des arrondissements, la réalisation du Grand théâtre de Casablanca et enfin l'intersection routière de Sidi Maârouf. Les trois derniers chantiers sont prévus dans le nouveau schéma directeur de la ville, qui doit être entièrement mis en application avant la fin de 2013. Cet ordre du jour, rappelons-le, est celui déjà proposé pour la session extraordinaire que la majorité actuelle n'avait pas réussi à tenir. Sujets qui fâchent C'est donc la position du PJD qui a pesé dans la balance du Conseil. Ce parti, ainsi que le RNI, étaient tous deux les principaux protagonistes au sein de la majorité à demander le retrait de Sajid. Le «déblocage», qui avait été obtenu grâce à une nouvelle feuille de route établie pour sortir l'instance élue de la capitale économique de sa léthargie et en même temps pour déjouer les risques de la suspension du Conseil et d'une intervention de l'autorité de tutelle a finalement été de courte durée. La session avait programmé certains détails qui fâchent et qui avaient causé la dislocation de la majorité, à savoir les nouvelles mesures pour améliorer les recettes provenant des panneaux publicitaires et la non révision des contrats relatifs à la gestion déléguée.