À la veille de la tenue de la COP22, les entreprises maghrébines réunies à Alger cette semaine sous l'égide de l'Union maghrébine des employeurs (UME) ont tenu à lancer un appel pour bénéficier des financements nécessaires à leur adaptation à la «révolution climatique». Les exigences de l'accord de Paris, qui entrera en vigueur en novembre prochain, ont un impact direct sur les entreprises ayant des activités à l'international, notamment celles qui exportent. Face au défi climatique, les entreprises s'engagent. À la veille de la tenue de la COP22 à Marrakech, les entreprises maghrébines réunies à Alger cette semaine sous l'égide de l'Union maghrébine des employeurs (UME) ont tenu à lancer un appel pour bénéficier des financements nécessaires à leur adaptation à la «révolution climatique». Cette révolution, les patrons maghrébins estiment qu'elle devrait bouleverser le monde économique après l'entrée en vigueur de l'accord de la conférence de Paris sur le climat COP21. Cet appel découle d'une conclusion générale faite à l'issue d'une série de discussions et de tables rondes organisées par l'UME dans chacun des pays de l'UMA en vue de mettre à plat les différents problèmes et besoins du secteur privé, notamment les financements. «Nos entreprises sont prêtes à assumer leur part de responsabilité dans l'application de l'accord de Paris. Cependant, elles ne pourront pas le faire sans des financements capables de couvrir les charges de ces mutations», explique Zakia Sekkat, présidente du comité de suivi de l'UME. Il s'agit, pour les patrons maghrébins, de mettre en exergue le rôle moteur du secteur privé dans l'adaptation aux exigences de la COP21 en mettant en relief, entre autres, la problématique des financements et du transfert de technologie. Il faut dire que les exigences de cet accord qui entrera en vigueur en novembre prochain exerce un impact direct sur les entreprises ayant des activités à l'international, notamment exportatrices puisqu'il impose de nouvelles barrières liées à l'environnement. Des labels «non polluant», «process non polluant», «empreinte climat», «process moins énergétivore» ou encore «écologique» seront en effet exigés sur les différents produits. Besoin accru en financement Si la problématique du financement est devenue classique, souvent placée à la tète des préoccupations des entreprises et plus spécialement des PME, elle semble se poser de manière plus accrue sur le volet «protection de l'environnement». C'est du moins ce sur quoi s'accordent les patrons maghrébins qui estiment que les financements sont nécessaires pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre et assurer le changement des process de production vers des process plus propres et moins énergétivores. Outre le volet du financement, ils mettent également en exergue l'importance du transfert de technologie, indispensable pour assurer le changement des process et la survie des entreprises dans un environnement mondial concurrentiel. «Les entreprises privées, notamment les PME, sont vulnérables et n'ont pas les moyens et les financements pour s'intégrer aux programmes nationaux d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques», confirme Marieme Bekaye, chargée de l'environnement durable auprès de la Commission économique pour l'Afrique de l'ONU. Dans ce cadre, la responsable émet une première recommandation, à savoir l'intégration du secteur privé en adaptant les modèles économiques des pays, une nécessité dans ce cadre. D'autres recommandations régionales devraient officiellement être détaillées les 26 et 27 octobre à Bruxelles, et une déclaration régionale du secteur privé sera présentée lors de la COP22 à Marrakech. Rappelons qu'à travers l'accord de Paris, adopté en décembre 2015 par 195 pays et ratifié par le Maroc il y a quelques semaines, la communauté internationale s'est engagée à limiter la hausse de la température bien en deçà de 2°C et à poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C.