Amine Akesbi Son nom revient systématiquement quand on parle de DJ marocain. Il est l'un des premiers à avoir donné un nouveau visage à la musique électronique marocaine, à lui avoir offert une modernité et une touche «in» au Maroc et dans le monde. Avec son concept «Moroko Loko», il sillonne le monde, crée, innove, travaille, ne s'arrête jamais, toujours à l'affût de nouvelles aventures. Ce qui est sûr, c'est qu'Amine K est un travailleur acharné, un serviteur des platines devenu un bel ambassadeur du Maroc. Zoom sur un ovni aux allures de Jedi. Un nom qui résonne sur la scène émergente depuis une dizaine d'années et qui continue de briller et de surprendre. Amine K est devenu une valeur sûre et le monde fait appel à lui. Entre l'Asie, l'Amérique latine, Ibiza, New York, c'est Burning Man qui fait appel à lui pour représenter le Maroc à quelques jours du festival qu'il attend tant, celui qui se passe dans son pays, dans sa ville de résidence : l'Oasis de Marrakech ! «C'était magnifique ! Ils ont fait du très bon boulot, il y avait un monde fou, une belle énergie, c'était carré et professionnel. Je me suis éclaté, je pense avoir fait mon meilleur set de l'année. Je trouve que le festival est en train de créer la culture de la musique électronique au Maroc !», confie le DJ que rien ne prédestinait à la musique, encore moins à la musique électronique. Diplômé en finance à Paris, il n'oublie jamais le cadeau que lui a fait son oncle à l'âge de 14 ans, cette vieille table de mixage où il apprend la vie et où il écrit son destin. C'est à Beyrtouth, après avoir écumé les endroits de la «night», qu'Amine K se révèle et se voit rattrapé par sa passion première. Il devient alors le roi des platines, et crée une nouvelle tendance made in Morocco avec un EP qu'il baptise «Dar Gnawa». Aujourd'hui, producteur et promoteur de la musique électronique au Maroc, il est fier de voir sa vision coïncider avec celle du festival Oasis : «C'est un coup de maître, ils sont en train de créer une vision, en rendant le Maroc très attractif pour les étrangers et les Marocains. C'est la vision que j'avais il y a 10 ans, et je la retrouve dans ce festival. Le festival contribue à rendre le Maroc très attractif !». Un Maroc qu'il a lui même rendu attractif avec cette belle image de modernité et de sérieux dans le travail. «Il faut continuer à faire les choses par amour et par passion. C'est un métier. C'est peut être la fête mais il y a du travail derrière. On est là pour respecter le public et lui offrir des moments de musique. J'aime cette jeunesse aujourd'hui, qui prend des risques, crée de nouveaux sons qui font de la musique pour les bonnes raisons, c'est-à-dire pas pour l'argent ni pour la gloire ou les filles. Certains devraient en prendre de la graine», continue le DJ qui n'a pas sa langue dans sa poche et c'est cette force de caractère qui fera de lui un artiste connu et reconnu. Sur scène, son charisme et sa zénitude font la différence, ce côté deep house aux allures tranquilles transportent et puisent dans la force de sa passion et de son talent ! On sent de la soul, du blues, parfois même du rock dans la musique d'Amine K et il y a ce petit manipulateur-charmeur qui entraîne le public dans son univers dès les premières notes. Sans nul doute, il a contribué à ce boom de la musique électronique ! «Il y a vraiment un boom ! Aujourd'hui, on peut écouter de la musique underground tous les week-ends. Même les clubs commerciaux balancent de la musique pointue. C'est une scène qui se développe ! Il y a un boom, c'est indéniable, qu'est-ce que l'avenir nous réserve ? Je ne sais pas, mais en tout cas je suis optimiste ! Les Marocains sont le meilleur public au monde, quand tu as une scène qui est portée par un public qui est aussi intéressant et qui donne beaucoup d'amour, on ne peut que travailler davantage pour que les choses soient meilleures ici !», avoue celui qui se dit assagi par le temps, puisqu'il avoue être devenu un artiste patient. Installé à Marrakech après avoir longtemps élu Rabat, sa ville natale, pour domicile, Amine K continue ses projets «fous» pour faire du Maroc une belle plateforme musicale visible, dont on peut être fiers. Aujourd'hui, il reste persuadé qu'une ville comme Marrakech peut tout à fait devenir une mini Ibiza ou une sœur jumelle de Berlin. «Marrakech a été la capitale de la musique électronique à la grande époque du Pacha dans les années 2000 ! Il y a de grands DJ qui viennent en soirée privée à Marrakech, Dixon est déjà venu au Maroc ! Ce n'est pas pour rien qu'Yves Saint Laurent a choisi Marrakech, elle a toujours eu le pouvoir d'attirer les plus grands. Elle a le pouvoir de devenir une capitale de la musique électronique. Elle avait perdu de sa qualité et de sa magie au profit du commercial et du tourisme de masse mais espérons qu'un festival comme l'Oasis lui redonne cette force qu'elle a eue !»