Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib./DR À la veille de la Fête du Trône, Abdellatif Jouahri, wali Bank Al-Maghrib, a présenté le rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l'exercice 2015, au roi Mohammed VI, ce vendredi au palais de Tétouan. Jouahri appelle notamment à revoir les politiques publiques. Le roi Mohammed VI a reçu, Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, pour la présentation du rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière 2015. «Le Maroc a besoin de réexaminer son modèle de développement et la manière avec laquelle sont conçues et mises en œuvres ses politiques publiques», a ainsi fait savoir Jouahri dans son rapport. A dessein, il propose de s'orienter vers l'adoption de la planification stratégique en tant qu'approche assurant une vision globale et cohérente. Et pour cause, «le rythme du progrès s'est inscrit ces dernières années dans une tendance baissière, comme en témoigne l'atonie des activités non agricoles et de l'emploi, ce qui amène à la question relative à la capacité du modèle de développement marocain à continuer à répondre aux besoins et aux aspirations des citoyens», note le rapport. Flexibilité du régime de change Le wali de Bank Al-Maghrib a aussi souligné que le choix de l'ouverture adopté par le Maroc pousse à opérer une transition graduelle vers la flexibilité du régime de change. «Cette transition devra améliorer la capacité de l'économie marocaine à absorber les chocs extérieurs, tout en consolidant la confiance des partenaires étrangers. Elle permettra également à la politique monétaire d'opérer le passage au ciblage d'inflation, rehaussant ainsi sa contribution au développement économique», dixit Jouahri. Dans son rapport, la Banque centrale appelle aussi à accélérer les réformes structurelles en cours, en premier lieu celle du système de l'éducation et de la formation et celle relative à la justice. De même, le rapport fait savoir que la fragilité qui caractérise le marché de l'emploi milite pour que la problématique de l'emploi soit hissée parmi les priorités nationales, tout en veillant à décliner la stratégie élaborée dans ce domaine en dispositifs et programmes efficaces. Croissance de 4,5% Dans son allocution devant le roi, Jouahri a cependant indiqué que l'économie nationale en 2015 a enregistré un taux de croissance de 4,5%, à la faveur d'une campagne agricole exceptionnelle. Cependant, le rythme de progression de la valeur ajoutée des secteurs non agricoles est resté lent, ce qui n'a pas manqué d'impacter le marché du travail. En effet, le nombre de postes créés est demeuré relativement limité et le taux de chômage est ressorti à 9,7%. Au niveau des équilibres macroéconomiques, le wali Bank Al-Maghrib a précisé que la situation a poursuivi son amélioration, favorisée notamment par le repli des cours des produits énergétiques. L'année 2015 s'est ainsi soldée par une baisse du déficit budgétaire à 4,4% du PIB et du déficit du compte courant à 2,2% du PIB. Cette amélioration, conjuguée à l'afflux important d'investissements directs étrangers, a contribué à une hausse sensible des réserves de change, a précisé Jouahri. Ce renforcement des réserves, a-t-il souligné, a induit une importante baisse des besoins de liquidités des banques, amenant Bank Al-Maghrib à réduire le volume de ses interventions sur le marché monétaire, tout en poursuivant sa politique monétaire accommodante. Elle a en particulier continué la mise en œuvre de son programme de soutien au financement des très petites, petites et moyennes entreprises. Jouahri a indiqué, par ailleurs, que dans le cadre de la transposition de la nouvelle loi bancaire, la Banque centrale a finalisé une grande partie de la réglementation y afférente, y compris celle relative à la finance participative. Tags: Bank Al-Maghrib Abdellatif Jouahri Roi Mohammed VI Politiques publiques Economie nationale