Payer ses impôts est un acte citoyen que les sportifs marocains feignent d'ignorer. Pourtant, les footballeurs gagnent bien leur vie, aidés en cela par des présidents de clubs aux pratiques «peu orthodoxes». Aujourd'hui, Faouzi Lekjaa, président de la FRMF, a décidé d'y mettre de l'ordre, sauf que ceux supposés l'aider dans cette tâche sont les premiers en matière de dépassements en tous genres. Mais l'histoire ne retiendra que les résultats escomptés par le président, son succès ou son échec en somme. C'est pourquoi Lekjaa n'a d'autre choix que d'aller droit vers les réformes de base nonobstant les petits intérêts de ceux qui siègent à ses côtés sans concession aucune. Par le passé, ces dirigeants ont bénéficié d'une période de grâce de quatre années en guise de préparation du passage d'association à société anonyme, mais rien n'a été fait. Il y a deux ans, la FRMF avait avisé les clubs sur la nécessité de respecter le fair-play financier, sans qu'aucun club fasse le moindre effort pour s'y plier. La majorité des clubs dépensent un argent qu'ils n'ont pas, au mépris du sacro-saint fonctionnement des associations. Prenons les deux clubs locomotives, ainsi que les mordus du ballon rond aiment à les qualifier. Le Raja fait face à la crise financière la plus sévère depuis sa création avec des niveaux d'endettement dépassant l'entendement suite à une gestion à la fois calamiteuse et opaque. Idem pour le Wydad: personne, pas même Lekjaa, ne connaît son budget ou son niveau d'endettement; sans parler de l'origine des fonds versés au club, puisqu'aucun rapport financier promulgué n'a été communiqué à la FRMF ou publié conformément à la loi en vigueur!